Le président de la République, Kaïs Saïed a tenu, le 28 mars 2022, une réunion du Conseil de sécurité nationale. Au cours de cette réunion, le chef de l'Etat a insisté sur l'importance du respect de la loi. Il a, également, évoqué l'appel du président de l'Assemblée des représentants du peuple et du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi à tenir une plénière malgré le gel de l'activité parlementaire depuis le 25 juillet 2021. Kaïs Saïed l'a accusé de tentative de coup d'Etat. Le président a, donc, choisi de convoquer l'Etat-major et les ministres de l'Intérieur et de la Défense, Taoufik Charfeddine et Imed Memmich, afin de parler politique et de lancer des accusations à l'encontre de ses opposants.
A noter que le décret gouvernemental n° 2017-70 du 19 janvier 2017, relatif au Conseil de sécurité nationale, a précisé que les réunions de cette institution devaient porter sur :
- Les politiques publiques et stratégies nationales en matière de sécurité nationale. - Les options stratégiques en matière de renseignement, - La stratégie nationale de lutte contre le radicalisme et le terrorisme. - les études, les recommandations et les propositions émanant des commissions qu'il peut créer. - L'évaluation des défis internes et externes et des mesures de riposte aux menaces même si elles sont potentielles. - L'orientation de la politique extérieure selon les priorités de sécurité nationale. Ceci nous mène à réfléchir sur la qualification de l'appel de Rached Ghannouchi à tenir une plénière de l'ARP. Le président de la République pourrait considérer que cet acte représente une menace à la sécurité nationale. De plus, le même décret précise que le Conseil national de sécurité, présidé par le chef de l'Etat, inclut d'autres membres qui n'étaient pas présents lors de cette réunion.
Le deuxième article du texte explique que le conseil se compose, en plus de ceux qui étaient présents, des membres suivants : - La cheffe du gouvernement, Najla Bouden et dont les apparitions médiatiques se font de plus en plus rares. - Le président de l'Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, que le président a accusé de tentative de coup d'Etat. - La ministre de la Justice, Leila Jaffel. - Le ministère des Affaires étrangères, Othman Jerandi, dont la relation avec le président se serait compliquée depuis quelques semaines. - La ministre des Finances, Sihem Nemsia. Le président de la République appelle à l'application de la loi mais ne la respecte pas. Il ne serait pas concerné par la chose pour ne pas dire qu'il s'estime dorénavant, protecteur suprème et unique interprête de la loi !