Plusieurs pays ont les yeux rivés sur le golfe de Gabès depuis l'annonce du naufrage du navire équato-guinéen Xelo à sept kilomètres du rivage. Le navire a sombré dans la mer avec une cargaison de 750 tonnes de pétrole. Le ministère de l'Environnement a annoncé, plusieurs heures après le naufrage, la mise en place d'une série de mesures afin d'éviter une catastrophe naturelle. Les côtes de la Tunisie, pays déjà en pleine crise et traversant des difficultés économiques majeures, pourraient se retrouver envahies par une marée noire en raison de la quantité de pétrole qui se déversera dans la mer en cas de brèche dans la coque du navire pétrolier. La marée noire est une catastrophe écologique majeure qui se traduit par une ou plusieurs nappes de pétrole gluantes et couvrant les eaux et les plages. Le pétrole déversé par le navire qui vient de couler atteindra les rivages en raison des vents, des marées et des courants marins. Tout au long de ce parcours, la nappe de pétrole continuera à intoxiquer la faune et la flore. Elles seront recouvertes d'hydrocarbure. Elles sont étouffées par le mazout semant, ainsi, la mort d'animaux et de plusieurs espèces marines. Ceci peut provoquer la disparition totale d'une espèce et son extinction dans la zone impactée par cette marée. Bien-évidemment, toute perturbation au niveau de la faune et de la flore impactera la chaîne alimentaire entière. Les oiseaux, à titre d'exemple, pourraient se retrouver avec une couche de pétrole les empêchant de voler. Ils finiront par mourir noyés ou suite à une hypothermie. Au cas où ils échapperaient à la nappe pétrolière, ils seront intoxiqués par les poissons contaminés par le pétrole. Les tortues, quant à elles, pourraient être asphyxiées par le pétrole ou décéderont empoisonnées par les algues devenues toxiques. Tout cela impactera directement la pêche maritime. Les acteurs de ce secteur se retrouveront face à une baisse considérable de la production et leurs clients exprimeront ouvertement leur inquiétude quant à la qualité du produit. Le marché local souffrira d'une pénurie de poissons et autres produits maritimes. A l'échelle mondiale, la Tunisie fera l'objet d'une réticence de la part des partenaires économiques. Le naufrage du navire près de Gabès aura, également, un impact sur le secteur touristique. Djerba, une des premières destinations, en nord Afrique en subira les conséquences. Les courants maritimes pourraient, également, déplacer une partie de la marée noire vers d'autres côtes. Ainsi, les touristes éviteront les côtes tunisiennes. Ceci portera directement atteinte à l'économie nationale et au plan de relance au niveau de ce secteur annoncé par le gouvernement depuis plusieurs semaines. Afin d'éviter une telle catastrophe, le gouvernement aurait dû procéder au pompage du pétrole avant le naufrage du navire qui s'était bloqué au golfe de Gabès depuis deux jours. Maintenant que nous sommes devant le fait accompli, les experts conseillent en cas d'apparition de nappes de pétrole dans la mer de déployer des barrages flottant afin d'entourer les nappes et aspirer le liquide ou le capturer par des filets tirés par des chalutiers. On pourrait, aussi, introduire des déchets de bois au niveau de la plaque de pétrole afin de l'absorber pour le repêcher par la suite. Des barrages pourraient, également, être déployés au niveau des côtes menacées afin d'éviter la contamination par le pétrole.