Dans un long post Facebook – une première depuis la levée de son assignation à résidence – le dirigeant nahdhaoui, Noureddine Bhiri a accusé le chef de l'Etat de tous les maux. Après avoir exprimé ses remerciements au personnel soignant de l'établissement où il avait été hospitalisé pendant son assignation à résidence, l'ancien ministre de la Justice est revenu à la charge contre le président de la République Kaïs Saïed. « Ce qu'a vécu la Tunisie le 25-Juillet était un coup d'Etat délibéré et orchestré. Aggraver la crise socio-économique et saper l'effort national contre l'épidémie et la campagne frénétique pour diaboliser l'Assemblée des représentants du peuple, les partis politiques et les organisations nationales, n'en était qu'un épisode », a-t-il écrit. Il a, également, accusé Kaïs Saïed d'avoir mis en œuvre « des agendas régionaux et internationaux hostiles à la révolution et dont le but est de saboter l'expérience démocratique (…) en s'appuyant sur des cellules révolutionnaires et une mobilisation populaire extrémiste ». Le politicien a, dans ce sens, assuré que « la violence et le terrorisme du tyran (Kaïs Saïed, ndlr) » ne ferait qu'aiguiser la volonté de ceux qui s'opposent au coup d'Etat de « défendre la souveraineté nationale et le système républicain fondé sur la séparation des pouvoirs, la démocratie, des élections libres, la justice sociale, l'égalité, la transparence, l'indépendance du pouvoir judiciaire, la neutralité de l'administration, et de toutes les institutions de l'Etat conformément aux dispositions de la Constitution et des conventions internationales ». Il a annoncé, par ailleurs, qu'il comptait poursuivre en justice la chef du gouvernement Najla Bouden, le ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine, la ministre de la Justice Leila Jaffel, le gouverneur de Bizerte Samir Abdellaoui, ainsi que le journal Al Chourkou et son propriétaire, et certaines pages Facebook pour les crimes commis à son encontre. Le dirigeant nahdhaoui a, rappelons-le, été arrêté et assigné à résidence dans un endroit méconnu le 31 décembre 2021 pour ensuite être transféré après la détérioration de son état de santé à l'hôpital Habib Bougatfa à Bizerte où il a séjourné jusqu'à sa libération le 7 mars 2022. « La chute du coup d'Etat (…) n'est qu'une question de temps et la victoire n'est qu'à un jet de pierre », a-t-il conclu appelant toutes les forces vives du pays qui s'opposent au 25-Juillet à conjuguer leurs efforts pour « sauver la Tunisie des griffes du putsch avant qu'il ne soit trop tard ».