Le dirigeant du parti Al Amal, Ahmed Néjib Chebbi, est revenu, lundi 25 avril 2022, sur la formation d'un front de salut national pour contrer l'entreprise du président de la République, Kaïs Saïed, et sortir le pays de la crise multidimensionnelle par le dialogue. Invité de l'émission Expresso sur Express FM, il a avancé que cette initiative avait pour objectif de fédérer les forces vives du pays capables de combler le vide politique actuel, contrebalancer le pouvoir en place et pousser vers l'organisation d'un dialogue national.
« La Tunisie ne peut être sauvée que par un gouvernement de salut qui se base sur un programme de sauvetage et un large appui national », a-t-il avancé expliquant que le programme de sauvetage doit répondre aux problématiques actuelles ; les négociations avec le Fonds monétaire national (FMI), entre autres.
Il a ajouté que le Parlement pourrait se réunir pour approuver les résultats de ce dialogue national et le gouvernement qui en découlerait rappelant que lors de la plénière exceptionnelle du 30 mars, l'Assemblée des représentants du peuple s'est déclarée à la disposition du dialogue.
Le politicien a affirmé que ce front de salut national était ouvert à « tous ceux qui s'opposent au 'coup d'Etat' et appuient une sortie de crise pacifique ».
Ahmed Néjib Chebbi a souligné, dans ce même contexte, que nul ne pourrait contester la légitimité du président de la République affirmant que ses opposants contestent ses actes et décisions anticonstitutionnels.
Il a évoqué, dans ce sens, les interdictions de voyage qui ont visé de nombreux hommes d'affaires et investisseurs, le décret sur la lutte contre la spéculation qui a terrorisé les commerçants, entre autres.
Interpellé sur la nomination, par décret présidentiel, de nouveaux membres pour la supervision de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), le politicien a signalé que cela était la preuve que le président de la République ne croit pas en la démocratie et tente d'imposer sa volonté au peuple tunisien. Il a rappelé qu'aucun parti n'avait contesté la neutralité de l'Isie depuis sa création.
Le dirigeant du parti Al Amal a ajouté que l'autocratie instaurée par Kaïs Saïed ne pourrait perdurer de par l'absence de tout fondement et surtout que « la Tunisie fait face à une crise aiguë et est totalement isolée ».