L'avocat et ancien dirigeant d'Ennahdha, Samir Dilou, a annoncé, dans un post partagé ce lundi 13 juin 2022, que le juge d'instruction militaire près du Tribunal militaire permanent de première instance de Tunis a décidé d'émettre un mandat de dépôt contre le journaliste Salah Attia. Le journaliste Salah Attia avait comparu ce matin devant le troisième juge d'instruction qui l'a informé des charges retenues contre lui et interrogé sur la source de ses informations. Le journaliste Salah Attia, précise Samir Dilou, a d'abord refusé de répondre, refusant de comparaître devant la justice militaire qui n'est pas spécialisée dans les affaires d'opinion, et affirmé qu'il était prêt à répondre devant un juge judiciaire. "Ses avocats qui l'ont soutenu et qui ont appuyé sa position de refuser de s'engager dans des procédures judiciaires politiques injustes et devant un juge incompétent ont décidé de se retirer de l'audience". Le juge d'instruction a alors émis un mandat de dépôt contre le journaliste.
Salah Attia avait été placé en garde à vue après avoir été auditionné par la brigade centrale de la Garde nationale d'El Aouina. Le journaliste est accusé d'attentat ayant pour but de changer la forme de l'Etat, d'inciter les gens à s'armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien, d'imputer à un fonctionnaire public des faits illégaux en rapport avec ses fonctions, sans en établir la véracité, d'atteinte à la dignité, à la renommée, au moral de l'armée, d'outrage à autrui à travers les réseaux publics de communication. Il a refusé de révéler la source de ses informations faisant prévaloir les dispositions du décret 115 relatif à la liberté de presse, affirmant que le juge d'instruction près le tribunal militaire a autorisé sa mise en garde à vue. Salah Attia, avait déclaré à la chaîne Al Jazeera que l'armée a confié à l'UGTT son refus d'accéder à la demande du président Kaïs Saïed d'encercler ses locaux. Ses propos ont été formellement démentis par la centrale syndicale.