L'ancien dirigeant nahdhaoui, Samir Dilou, a annoncé, lundi 11 juillet 2022, que des décisions seraient prises dans les prochains jours contre des personnalités de premier rang et ce dans l'objectif de galvaniser les pro-Kaïs Saïed. S'exprimant lors de la conférence de presse organisée par le Front de salut national, le politicien a évoqué les affaires en cours et dans lesquelles plusieurs personnalités politiques ont été citées, notamment Instalingo, Namaa, l'appareil secret d'Ennahdha et l'affaire dite 121 (l'affaire des députés qui ont assisté à la plénière extraordinaire du 30 mars, ndlr).
Il a indiqué, dans ce sens, qu'après l'échec de sa campagne contre les magistrats et la résistance de ces derniers face à la vague de révocation, le pouvoir en place avait activé son plan B dans le cadre de sa stratégie de répression des opposants politiques. « Tous les jugements qui seront prononcés (dans le cadre de ces affaires) seront décidés par Carthage et mis en œuvre par la ministre de la Justice », a-t-il avancé. Samir Dilou a affirmé que sur les 57 magistrats révoqués, 45 n'avaient pas de dossiers et que plusieurs noms avaient été impliqués dans les affaires susmentionnées sans raison.
Les dirigeants nahdhaouis, Rached Ghannouchi et Hamadi Jebali, se trouvent en haut de la liste des personnalités actuellement dans le collimateur de la justice tunisienne. Ceux-ci ont été cités dans les affaires Instalingo, Namaa et celle de l'appareil secret d'Ennahdha. M. Jebali a été auditionné puis relâché. Rached Ghannouchi devrait, lui, comparaître devant le pôle anti-terroriste le 19 juillet.
Ces affaires poursuivent leur cours alors que la Tunisie s'apprête à voter sa nouvelle constitution. Un référendum ordonné par le président de la République devrait avoir lieu le 25 juillet sur un projet de constitution élaboré et modifié par le chef de l'Etat. Ce projet est sous les feux des critiques depuis sa publication dans le Journal officiel de la République tunisienne le 30 juin et sa mise à jour le 8 juillet. La version proposée par Kaïs Saïed ne correspond pas à celle présentée le 20 juin par le doyen Sadok Belaïd au terme des travaux de la commission consultative créée à cet effet par le locataire de Carthage, lui-même.