La présidente du parti destourien libre (PDL), Abir Moussi a déploré la dégradation de la situation de la radio Shems FM. Elle a critiqué l'octroi de millions de dinars à un programme d'appui aux médias parallèlement à la détérioration continue des finances de cet établissement médiatique. Elle a appelé la présidence du gouvernement à apporter plus de clarté quant au futur de Shems FM et de ses employés. Invitée le 21 décembre 2022 à l'émission "La Matinale" animée par Myriam Belkadhi et diffusée sur les ondes de la radio Shems FM, Abir Moussi a indiqué que le PDL avait célébré le faible taux de participation aux législatives du 17 décembre 2022. Elle a insisté sur l'illégitimité de ces élections et de l'ensemble du processus entamé par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, depuis le 25 juillet 2021. Elle a considéré que les Tunisiens n'ont pas répondu à l'appel lancé par ce dernier le jour même des élections. Le président de la République avait demandé aux Tunisiens de voter en masse, lors d'une allocution prononcée le jour même des législatives et depuis un centre de vote. Elle a rappelé qu'il s'agissait d'une violation du silence électoral. Le PDL a célébré, d'après la même déclaration, le refus du peuple de répondre à cet appel. La présidente du PDL a indiqué que son parti manifestera à l'avenue Habib Bourguiba à la date du 14 janvier 2023. Abir Moussi a considéré que plusieurs médias et journalistes ayant servi d'outils de propagande durant la dernière décennie s'adonnaient aux mêmes pratiques depuis le 25 juillet 2021, mais au profit de Kaïs Saïed. Elle a critiqué l'emploi d'arguments servant à trouver des prétextes à l'échec du pouvoir en place. Il s'agit, selon elle, de discours, soit à côté de la plaque, soit complètement insensés et pouvant même être qualifiés de crimes. Abir Moussi a estimé que le constat était simple à faire : le taux de participation aux élections de 2019 était égal à 41%, le taux d'abstentionnisme était aux environs de 60% contre 90% en 2022. Elle a conclu qu'entre 30% et 40% des électeurs ayant l'habitude de voter et de participer à la vie politique ont choisi de ne pas reconnaître le processus de Kaïs Saïed. « Le processus du 25 juillet 2021 est devenu incompréhensible... Nous étions les premiers à barrer la route au parlement des Frères musulmans... Certaines personnes défendaient, en ce temps-là, Rached Ghannouchi et le parlement... Ces mêmes personnes ont retourné leurs vestes... Nous avons porté atteinte aux partis politiques... On compare le PDL à Ettakatol. Ceci est inconcevable. On compare deux entités alors que l'une d'entre elles est inexistante... Il n'y a pas d'opposition, mais des personnes ayant été exclues du pouvoir et qui cherchent à y retourner... Le PDL ne doit pas être comparé au Front de salut national », a-t-elle déclaré. Abir Moussi a critiqué l'entente de 2014 entre feu Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi puis celle de 2019 entre Nabil Karoui et ce dernier. Elle a qualifié Ahmed Néjib CHebbi de nul et de perdant. Elle a expliqué que ce dernier avait cumulé les échecs politiques et que le mouvement Ennahdha l'avait sorti du fond d'un tiroir afin d'en faire une façade de l'opposition. Elle a affirmé que les islamistes cherchaient à porter atteinte au rôle du PDL en le mettant dans le même sac que les autres partis politiques de poids négligeable. « Zargouni a toujours placé le PDL en tête des sondages pour les élections législatives... On pouvait récolter 30% des voix selon le dernier sondage... Si le PDL est exclu des élections les Tunisiens n'y participeront pas... Pourquoi ne demandons-nous pas à Zargouni où est passé le fameux parti de Kaïs Saïed récoltant 40% des voix à chaque sondage ? Pourquoi ne nous posons-nous pas les bonnes questions ? Car nous étions en train de mentir aux Tunisiens ! Nous continuons à leur mentir en parlant du Front de salut national... Les Tunisiens, grâce à l'illumination du PDL, ont refusé d'avaler la pilule », a-t-elle déclaré. Abir Moussi a indiqué que l'Union européenne avait dépensé entre neuf et dix millions d'euros dans le cadre d'un programme d'appui aux médias. Elle s'est interrogée sur l'absence de fonds en faveur de Shems FM. Elle a, également, évoqué les fonds mis à disposition de la société civile par l'Union européenne ainsi que par le NDI. L'organisation I-Watch a, selon elle, reçu quatre millions de l'Union européenne dans le cadre du renforcement de la participation des citoyens à la vie politique. Elle a estimé qu'une grande somme d'argent a été dépensée en Tunisie, mais en vain. Il s'agit de plusieurs prêts et dons étrangers. La présidente du PDL a considéré que l'arrestation de Ali Laârayedh deux jours après l'échec des législatives était un cadeau pour le mouvement Ennahdha. Elle a, également, estimé que l'UGTT a réagi avec beaucoup de retard. Elle a expliqué s'être entretenu avec lui avant même la promulgation du décret n°117 et lui avoir demandé de jouer le rôle d'arbitre. Elle a considéré que ses derniers discours n'étaient pas suffisants et qu'il avait choisi le silence face à plusieurs atteintes.