La présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi a assimilé les membres de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) à des "braqueurs", considérant que ces derniers essayaient de dissimuler la gravité du faible taux de participation. Mme Moussi a critiqué les déclarations du vice-président de l'Isie Maher Jedidi, évoquant l'investiture de la prochaine Assemblée des représentants du peuple "quel qu'en soit le prix". Elle les a accusés d'avoir trafiqué les résultats en gonflant le nombre de participants aux élections. La présidente du PDL a assuré que son parti ne comptait pas lâcher prise ni au profit d'Ennahdha ni au profit de Kaïs Saïed. Elle a demandé la tenue d'une élection présidentielle anticipée et a appelé les organisations chargées d'observer les élections à ne pas reconnaître les résultats des élections et leur légitimité. Dans une vidéo publiée le 19 décembre 2022, Abir Moussi a affirmé que des courriers seront adressés aux partenaires de la Tunisie les mettant en garde contre la légitimation des résultats des élections. Elle a tenu à préciser que le PDL n'avait pas gouverné le pays durant la dernière décennie et a considéré que les proches et soutiens du président de la République, Kaïs Saïed, essayaient de porter atteinte aux partis politiques. Elle a considéré qu'il s'agissait d'une tentative visant à confisquer la volonté du peuple et à l'obliger à subir une politique désastreuse et une désintégration des institutions du pays. Abir Moussi a affirmé que certains personnages soutenant le pouvoir en place et le système actuel faisaient aussi partie de l'ancien régime. Elle a cité, à titre d'exemple, le nom de Hatem Euchi. Ce dernier avait fait partie de l'UPL de Slim Riahi et de Tahya Tounes de Youssef Chahed et soutenait actuellement Kaïs Saïed tout en évoquant un non-retour vers la situation d'avant le 25 juillet 2021. Elle a assuré que le PDL ne cherchait pas à réinstaurer le parlement et le mouvement Ennahdha à la tête du pays. Mme. Moussi a rappelé que le PDL avait présenté une feuille de route complète. Elle a critiqué l'attitude des médias qui "ne reprennent pas l'intégralité des propositions et initiatives du parti". Concernant les résultats des élections et les déclarations du président de l'Isie Farouk Bouasker, Abir Moussi a annoncé qu'elle portera plainte contre ce dernier. Elle a estimé que Farouk Bouasker a reconnu, à travers ses déclarations, avoir porté atteinte aux électeurs. Elle a insisté sur le faible taux de participation et a indiqué que chaque candidat n'avait pas réussi à collecter plus de 3.790 voix. Elle a assuré qu'un élu de la région de Nabeul avait seulement collecté 2.000 voix alors que 106 mille électeurs étaient inscrits au sein de cette circonscription. Elle a estimé que les élus étaient dépourvus de toute légitimité et n'auront aucun rôle en raison de l'absence de prérogatives du parlement. Elle a critiqué la faible représentativité des femmes au sein du prochain parlement. Les députées joueront, selon elle, le rôle d'élements de décor. Abir Moussi a, aussi, affirmé que le retard dans l'annonce des résultats des élections législatives résultait d'une falsification des chiffres. Elle a estimé que le faible nombre de voix ne nécessitait pas de longues périodes de vérification et que l'opération ne devait pas prendre 48 heures. Il s'agit, selon elle, d'une simple opération de quelques instants. Elle a conclu que tous ces indices démontraient un trucage des résultats. Elle a indiqué avoir adressé une mise en demeure à l'Isie où elle y demande la suspension immédiate du processus électoral et du trucage des résultats. Mme. Moussi a ordonné à M. Bouasker l'arrêt des préparatifs relatifs au deuxième tour des élections et a qualifié le processus de mauvaise gestion et de détournement des denier publics.