Le Sénat américain a confirmé, mercredi 21 décembre 2022, la nomination du diplomate Joey R. Hood, en tant que nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie. Le diplomate américain, nommé par Joe Biden en juillet, avait tenu à l'époque des propos qui avaient fait jaser le président tunisien. Il est très peu probable que Kaïs Saïed accueille à bras ouverts le nouvel ambassadeur américain, qui devra succéder à Donald Blome. Devant la commission des relations étrangères du Sénat, Joey R. Hood avait tenu un discours très critique à l'encontre des mesures du chef de l'Etat, indiquant que « les actions du président Kaïs Saïed dans l'année dernière suspendant la gouvernance démocratique et consolidant le pouvoir exécutif ont soulevé de graves questions. Les Etats-Unis, seuls et en coordination avec ses partenaires du G7, ont plaidé pour un retour rapide à la gouvernance démocratique ». Joey R. Hood avait aussi souligné qu'en tant qu'ambassadeur, sa priorité absolue était « la sûreté et la sécurité des Américains vivant et visitant la Tunisie », ajoutant que sa seconde priorité serait « d'aider à mettre la Tunisie sur une trajectoire plus stable et plus prospère ». Il avait, par ailleurs, qualifié la situation politique actuelle de « alarmante », pointant du doigt « la dégradation des normes démocratiques et des libertés fondamentales au cours de l'année écoulée, annulant de nombreux acquis durement obtenus depuis le renversement de la dictature en 2011 ».
En août dernier, Joey R. Hood avait fait partie de la délégation américaine - en visite en Tunisie - qui avait rencontré le chef de l'Etat. Joey R. Hood était accompagné par le conseiller-adjoint de la sécurité nationale à la Maison Blanche, Jonathan Finer et le directeur du bureau de l'Afrique du Nord au conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, Josh Harris. La délégation avait transmis à Kaïs Saïed un message de Joe Biden dans lequel il l'appelle à « un retour rapide sur la voie de la démocratie parlementaire tunisienne ». Au cours de cette rencontre, Kaïs Saïed a encore une fois justifié « la nécessité » de ses mesures exceptionnelles, mettant en garde contre « les tentatives de certains de déformer la réalité et relayer des rumeurs et des illusions sur la situation en Tunisie », selon Carthage.