Le ministre de l'Economie et de la Planification, Samir Saïed, a déclaré que près de 50% des projets prévus pour la période 2016-2020 n'ont pas été réalisés. Ceci a conduit à la promulgation du décret n°68 du 19 octobre 2022 édictant des dispositions spéciales pour l'amélioration de l'efficacité de la réalisation des projets publics et privés. Il comporte plus d'une quarantaine de mesures permettant d'accélérer, selon lui, la réalisation des projets. Ceci a permis au secteur public d'accéder à la consultation externe pour la supervision des projets. Une commission présidée par la cheffe du gouvernement Najla Bouden a, également, été créée afin de suivre l'exécution des projets. Evoquant le plan de développement 2023-2025, le ministre a affirmé que des centaines de hauts cadres de l'administration tunisienne et plusieurs acteurs sociaux et économiques tels que l'Utica, l'UGTT et la CONECT avaient participé à son élaboration. Invité le 5 janvier 2023 à l'émission Expresso animée par Wassim Ben Larbi et diffusée sur les ondes de la radio Express FM, Samir Saïed a indiqué que la Tunisie naviguait à vue en 2020 et en 2021. Il a expliqué que le pays s'était doté d'une vision pour 2035 tout en reprenant ce qui avait été réalisé par le gouvernement précédent. Cette vision comporte six axes qui sont : le capital humain, une économie riche et diversifiée, une économie du savoir, une économie verte, justice sociale et un développement régional. Le ministre a affirmé que les réformes permettront de rétablir la relation de confiance entre l'Etat et les investisseurs. La création de richesse suite au retour des investissements et de la relance économique permettra de répondre aux défaillances au niveau social. Ceci inclut l'émancipation économique pour les catégories marginalisées. Il a, aussi, indiqué que les recettes fiscales de l'Etat permettront de financer les investissements et les projets prévus. Samir Saïed a souligné l'importance de la garantie de l'égalité des chances et le rapprochement entre la recherche scientifique et les acteurs économiques. Il a indiqué que le gouvernement développait le programme Start-up Act 2. Le plan de développement porte, aussi, sur une modernisation des politiques sectorielles, plus de partenariats entre le secteur privé et le secteur public, l'encouragement de l'export vers l'Afrique et le renforcement du programme de la Banque Tunisienne de Solidarité. Concernant le plan de mesures économiques d'urgence, le ministre a indiqué que des accords avec des partenaires étrangers permettront le sauvetage des entreprises et leur modernisation. Il a brièvement évoqué quelques mesures telles que l'élargissement des zones industrielles et l'accélération de leur raccordement. Des 200 mesures et autres projets, le ministre s'est contenté de citer quelques exemples tels que la mobilisation de 850 millions de dinars pour les barrages, 410 millions de dinars pour l'agriculture irriguée au sud et 350 millions de dinars pour la production végétale. Pour ce qui est de l'énergie solaire, le ministre a expliqué qu'il n'y aura plus besoin de changer la vocation des terrains agricoles. Les projets seront réalisés à travers la location des terrains qu'ils soient agricoles ou non. Durant l'intégralité de l'interview, soit près d'une heure, le ministre n'a presque présenté aucun chiffre ou objectif quantifiable. L'intégralité de la présentation porte sur des généralités ayant plus la forme d'un slogan que celle d'une mesure économique ou d'une réforme. Il a expliqué que le coût global des investissements sur la période 2023-2025 était égal à 38 milliards de dinars, dont 27 milliards de dinars provenant du budget de l'Etat (six milliards en 2023, 8,5 en 2024 et 12,5 en 2023). Il a insisté sur le rôle du secteur privé dans la relance de l'économie tunisienne. Il a seulement précisé que le plan de développement en question comprend 187 mesures. Il a, aussi, indiqué que l'application de ces mesures fera l'objet d'une rencontre avec le secteur privé. Le ministre a, donc, présenté un programme et annoncé l'entame d'un plan de développement dont l'exécution n'a pas encore été abordée avec les acteurs du secteur privé. Il a, aussi, expliqué que ce plan permettra à la Tunisie d'entamer des négociations avec les bailleurs de fonds étrangers. À noter que les ministres de l'Economie et de la Planification, Samir Saïed, des Finances, Sihem Nemsia, de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, Neila Gonji, des Domaines de l'Etat, Mohamed Rekik, de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Nasreddine Nsibi et du Commerce, Fadhila Rabhi avaient présenté, depuis le 1er avril 2022, ces mesures d'urgence économique et qui devaient être appliquées en 2022.