Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mahdi Jlassi, a commenté la situation des médias tunisiens publics et privés, mercredi 11 janvier 2023. Invité de Malek Khaldi dans la Matinale de Shems FM, il a avancé que le pouvoir en place avait mis en œuvre une machination dont l'objectif est de mettre la main sur les médias, notamment publics, et les établissements confisqués et gérés actuellement par l'Etat. Notant que la situation de certains – Cactus Prod, Shems FM, et Dar Assabah, entre autres – laisse entrevoir un scénario catastrophe de par les difficultés financières, Mahdi Jlassi a avancé qu'aucun des gouvernements de l'après révolution n'avait tenté de régulariser la situation de ces établissements ou de les restructurer. Il a signalé que les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 s'étaient engagés dans une logique opportuniste et avaient utilisé les médias en question dans leurs batailles politiques. « Les médias sont plutôt perçus comme un outil de propagande et non comme des entreprises qui offrent des services aux citoyens », a-t-il relevé soulignant que le gouvernement actuel n'est pas prêt à négocier pour résoudre la crise. « Au sein du SNJT, nous sommes convaincus qu'il y a moyen de sauver les médias confisqués et en difficulté si, toutefois, la volonté politique existe », a-t-il déclaré. Le président du SNJT a ajouté, dans ce même contexte, que le pouvoir en place avait mis sa main sur la Télévision nationale en premier au lendemain du 25-Juillet. « Celle-ci est devenue un outil de propagande similaire aux organes de la propagande soviétique », a-t-il soutenu précisant que les autorités officielles ont le droit de communiquer à travers les médias dans un cadre informationnel, mais sans tomber dans l'orientation du débat public dans un seul sens. Il a évoqué, à ce titre, des tentatives de la Télévision nationale de manipuler l'opinion publique en véhiculant une image différente de la réalité ; le commentaire de la présentatrice du JT de 20 heures le lundi 9 janvier 2023, en exemple. Pour introduire un reportage sur la pénurie du lait, Samia Hassine a, rappelons-le, affirmé que le lait et les produits laitiers nuisaient à la santé des personnes âgées. Mahdi Jlassi a, par ailleurs, dénoncé la censure qui s'opère au sein de l'agence de presse TAP assurant un retour rampant des pratiques du temps de Zine El Abidine Ben Ali. Revenant sur la réunion organisée mardi par le SNJT, le syndicaliste a fait savoir qu'un ensemble de propositions avait été présenté par les participants. « Ces propositions portent toutes sur une mobilisation pour exprimer la colère du secteur. Cela peut aller jusqu'à des grèves sectorielles ou le boycott des activités du gouvernement. Tout est possible », a-t-il indiqué.