Le ministre de l'Economie et de la Planification, Samir Saïed, a affirmé, en marge d'un atelier consacré, ce vendredi 20 janvier 2023, à la stratégie nationale d'amélioration du climat des affaires (2023-2025), qu'il n'est pas question de lever la compensation, que cette dernière sera même renforcée et à ceux qui en ont réellement besoin. Alors que le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi déclarait que le budget consacré à la compensation baissera de 26,4%, Samir Saïed a souligné que 20% des plus riches en Tunisie bénéficient d'environ 32% de cette aide de l'Etat, tandis que 20% des plus défavorisés n'en bénéficient qu'à 12%, soulignant que l'actuelle politique de compensation est un échec. Noureddine Taboubi qui s'exprimait ce matin, à l'occasion de la célébration du 77e anniversaire de la création de la centrale syndicale, a violemment critiqué la levée des compensations, estimant qu'il s'agissait d'un « appauvrissement du peuple ». Dans son rapport relatif au cadre budgétaire, à l'équilibre financier du budget de l'Etat et au financement du budget de l'Etat 2023-2025, le ministère des Finances a considéré que les compensations pouvaient représenter un danger pour l'équilibre des finances publiques. Le gouvernement a indiqué avoir préparé une étude permettant d'identifier les défaillances du système des compensations notamment en matière de contrebande et de gaspillage de produits compensés. Les compensations représenteront, en 2025, seulement 5,7% des dépenses de l'Etat contre une hausse des transferts directs qui atteindront 1,8% du PIB. L'enveloppe dédiée aux compensations passera de 8,832 milliards de dinars en 2023, à 5,215 milliards de dinars en 2024 et 3,349 milliards de dinars en 2025. La réforme du système des compensations porte, aussi, sur les hydrocarbures. Le programme de réformes inclut la levée progressive des compensations et l'adoption des prix réels au cours de l'année 2023.