Les avocats et la famille de Khayam Turki, arrêté tôt dans la journée de samedi 11 février 2023, ne savent pas où il est. Pire, le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis n'a pas été consulté avant cette arrestation. C'est ce qu'a affirmé son avocat Abdelaziz Essid dans une déclaration à Mosaïque FM, le même jour, ajoutant qu'il ne sait pas non plus quelle brigade a effectué cette arrestation.
« À l'aube, ce samedi, une descente a été opérée au domicile de Khayam Turki. Une perquisition a été faite par les agents sécuritaires. Ils ne se sont pas présentés et ils l'ont emporté avec eux, à la fin des fouilles. Ayant contacté le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis pour savoir où est mon client qui a le droit que son avocat soit présent pendant son interrogatoire, j'ai été choqué d'apprendre que le substitut du procureur n'était pas au courant de l'affaire. Pire, il a contacté plusieurs autres parties qui ne savent rien non plus», a témoigné l'avocat. Et de marteler : « Aujourd'hui, nous craignions carrément pour l'intégrité physique de Khayam Turki : il est où et chez qui ? ».
Me Essid a fait porter la responsabilité à tous les responsables de l'Etat et chaque personne qui a ordonné et autorisé de telles pratiques, sans consultation du ministère public. « L'affaire est sérieuse. Je n'étais pas seul, j'étais avec un comité de défense composé d'éminents avocats et qui ont entendu la même chose : le ministère public n'est pas au courant des faits, ce qui est extrêmement grave. Ce qu'on sait actuellement, c'est qu'il n'y a pas de plaintes contre Khayam Turki et il n'a de litige avec personne. Il y avait une ancienne affaire mais qui est réglée. Il y a, donc, de nouveaux faits qu'on ignore, n'ayant pas des informations sur les chefs d'inculpation ni sur la partie qui enquête et surtout on ne sait pas où est notre client et quelle est sa situation », a-t-il martelé.