L'avocat et ancien dirigeant au sein du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a indiqué, que les arrestations qui ont visé ce week-end, un certain nombre de personnalités, traduisent une volonté politique qui formule des condamnations avant même qu'elles ne soient exprimées par la justice. Intervenant dans l'émission « Expresso » animée par Wassim Ben Larbi et diffusée, ce lundi 13 février 2023, sur les ondes d'Express FM, il a souligné que les avocats des accusés détenus par l'unité antiterroriste d'El Gorjani ont été empêchés d'assister aux interrogatoires et de s'entretenir avec leurs clients. « Nous nous posons les mêmes questions sur le lien entre les arrestations et nous n'en voyons qu'un, les instructions du président données à la ministre de la Justice (…) je ne peux pas dire grand-chose à l'heure actuelle car nous sommes face à des hypothèses alors que la logique voudrait qu'une partie officielle s'exprime pour clarifier les choses et que nous soyons nous-mêmes les avocats la source de l'information » a déclaré Samir Dilou.
L'avocat a ensuite noté que les 48 heures légales de la garde à vue seront arrivées à terme dans la journée et que cela devrait permettre d'en savoir plus sur l'objet de ces arrestations. L'activiste politique Khayam Turki et l'homme d'affaires Kamel Letaïef ont été arrêtés samedi. Plus tard dans la journée c'est l'ancien dirigeant d'Ennahdha, Abdelhamid Jlassi, qui a été arrêté à son tour. L'ancien procureur de la République, Béchir Akremi et l'ancien premier président de la Cour de cassation, Taieb Rached, ont été arrêtés dimanche.