L'ONG internationale Human Right Watch, a publié, ce mardi 11 avril 2023, un communiqué appelant à la libération de l'ancien chef du gouvernement et vice-président du parti islamiste Ennahdha, Ali Larayedh. « Les autorités tunisiennes devraient mettre fin à la détention de Ali Larayedh (…) Il est détenu depuis le 19 décembre 2022, sans avoir comparu devant un juge. Selon son mandat de dépôt, que Human Rights Watch a pu consulter, Ali Larayedh est accusé d'avoir failli à contenir la propagation du salafisme, une branche traditionnaliste de l'Islam sunnite, et du groupe islamiste armé Ansar al-Charia, lorsqu'il était en fonction » indique le communiqué. Salsabil Chellali, directrice du bureau de Tunis de Human Rights Watch a souligné que, selon les informations disponibles, « les poursuites engagées contre Ali Larayedh ne semblent être qu'un nouvel exemple de la stratégie des autorités sous le président Kaïs Saïed, consistant à réduire au silence les dirigeants du parti Ennahdha et d'autres opposants en les faisant passer pour des terroristes ». « Les autorités devraient immédiatement libérer Ali Larayedh et les autres personnalités politiques et personnalités critiques des autorités qu'elles maintiennent en détention sans preuves crédibles de crimes » a-t-elle ajouté, selon la même source. Le juge d'instruction du bureau 12 du pôle judiciaire antiterroriste a émis le 19 décembre 2022, un mandat de dépôt à l'encontre de Ali Larayedh. L'ancien chef du gouvernement avait été interrogé, en liberté, plus tôt dans la journée pendant des heures, dans l'affaire dite des réseaux d'embrigadement. Ali Larayedh avait déjà été auditionné dans le cadre de cette affaire aux côtés du leader d'Ennahdha Rached Ghannouchi, et placé en garde à vue le 19 septembre 2022, par le juge d'instruction près le pôle judiciaire antiterroriste. Il a été remis en liberté le 22 septembre. Les enquêtes concernent plus de 800 personnes dont l'ancien président de la République, Moncef Marzouki.