Le ministère des Affaires étrangères a publié, ce mercredi 19 avril 2023, un communiqué de presse où il répond aux « inquiétudes » exprimées par certains pays après l'arrestation du chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi. Le ministère précise que la Tunisie, « qui respecte scrupuleusement le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays, rappelle à ceux qui ne se sont pas « inquiétés » de la gravité des risques encourus par des propos irresponsables et dangereux, que les lois de la République s'appliquent à tous les justiciables sans exception ».
Le département a souligné que toutes les garanties légales sont assurées et que la justice s'exerce sereinement, « sans être influencée par la vague de commentaires inappropriés et inadmissibles, qui ne peuvent qu'affecter les efforts intenses du pays pour redresser une situation économique et financière sous grande tension du fait, en grande partie, de la mauvaise gouvernance et de l'amateurisme ayant caractérisé la décennie écoulée, et dont les Tunisiens continuent de subir toutes les conséquences ». « Ces communications constituent une ingérence inacceptable dans les affaires internes de la Tunisie émanant de parties pourtant informées sur les réalités du pays » a-t-il conclu.
L'arrestation du leader d'Ennahdha Rached Ghannouchi a suscité de nombreuses réactions internationales. Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a, rappelons-le, exprimé son inquiétude et a déclaré qu'il essaierait de contacter les autorités tunisiennes.
Le ministre d'Etat britannique à l'Asie du Sud, à l'Afrique du Nord, aux Nations Unies et au Commonwealth, Lord Tariq Ahmad, a affirmé, de son côté que « les arrestations en Tunisie, dont celle de Rached Ghannouchi, et les restrictions imposées à l'opposition légitime détruisent le pluralisme politique dans le pays. J'appelle le gouvernement au respect des principes et des valeurs de la société démocratique ouverte dans l'intérêt de tous les Tunisiens ».
Par ailleurs, l'Union européenne a dit suivre « avec beaucoup d'inquiétude les derniers développements en Tunisie », évoquant l'arrestation de Rached Ghannouchi ainsi que la fermeture du siège du parti Ennahdha à Tunis.