Le professeur universitaire en économie, Ridha Chkoundali, est revenu sur les chiffres relatifs à la balance commerciale pour la période janvier 2023-mai 2023. Celle-ci avait enregistré un recul du déficit de 1,8 milliard de dinars. M. Chkoundali a indiqué que le maintien du recul du déficit sera bénéfique aux réserves en devise de la Banque centrale de Tunisie et à l'inflation. Dans une publication Facebook du 17 juin 2023, Ridha Chkoundali a précisé que le recul du déficit de la balance commerciale était lié à la baisse du déficit enregistré au niveau des produits alimentaires, notamment les produits compensés. Ceci explique les difficultés auxquelles certains établissements publics chargés d'importer ces produits font face tel que l'Office des Céréales. Les pénuries résultent, selon lui, de la difficulté de s'approvisionner et non de la spéculation. Le professeur universitaire a indiqué que le déficit commercial de la Tunisie avec la Chine était de 3,3 milliards de dinars, celui avec la Russie de 2,4 milliards de dinars et celui avec l'Algérie de 2,2 milliards de dinars. La somme est de 7,9 milliards de dinars. Il s'agit, selon lui, du déficit commercial enregistré par la Tunisie avec les Brics et l'Algérie qui pourrait bientôt en faire partie. Il a conclu que les Brics représentaient un problème pour la Tunisie et non une opportunité. « Nous devons emprunter pour couvrir les déficits auprès des Brics », a-t-il écrit. D'un autre côté, la balance commerciale avec l'Union européenne affiche un résultat positif de 3,5 milliards de dinars. Ceci prouve, selon lui, l'importance du partenariat entre la Tunisie et l'UE et met l'accent sur la nécessité de négocier sérieusement pour un partenariat économique favorable à la Tunisie. Ce partenariat ne doit pas être fondé sur un traitement sécuritaire de la question migratoire. Ridha Chkoundali a évoqué l'excédent enregistré avec la Libye. Ce chiffre s'élève à 900 millions de dinars. Il a appelé à renforcer et à encourager les échanges commerciaux avec ce pays voisin durant les prochains mois. Il a, aussi, indiqué que le déficit commercial au niveau des produits de base est passé de 4,5 milliards de dinars durant les cinq mois de 2022 à 2,9 milliards de dollars pour la même période de 2023. Ceci s'explique par l'intention des producteurs de diminuer la production durant les prochains mois. Il a mis en garde contre les conséquences néfastes de ce phénomène sur la croissance économique du pays. Ridha Chkoundali a, également, pointé du doigt une hausse du déficit énergétique ayant dépassé les 4,7 milliards de dinars. Il a indiqué que ce chiffre était supérieur à la moitié du déficit commercial enregistré et pourrait s'aggraver davantage. « J'envoie ce message codé à la banque centrale. Les produits destinés à la consommation ont enregistré une excédent de 600 millions de dinars ce qui signifie que le déficit commercial ne résulte pas de ces marchandises, c'est-à-dire, que l'augmentation du taux directeur afin de diminuer les crédits destinés à la consommation ne permettra pas de lutter contre l'inflation », a-t-il ajouté. M. Chkoundali a déduit que les ménages n'étaient pas responsables de l'inflation et que le véritable coupable était l'endettement excessif de l'Etat.