L'avocate du journaliste Zied El Heni, Dalila Ben Mbarek Msaddek a indiqué que l'état de santé de son client n'était pas rassurant. Elle a expliqué qu'il avait du mal à s'exprimer alors qu'il se trouvait à la caserne d'El Aouina. Elle a affirmé que son client avait été auditionné sans la présence de ses avocats alors qu'il avait exigé cela. Il a été arrêté le soir du 20 juin 2023 et comparaîtra devant le juge d'instruction à la date du 22 juin 2023. S'exprimant le 21 juin 2023 durant « La Matinale » de Amine Bouneoues sur Shems Fm, Dalila Ben Mbarek Msaddek a assuré que les forces de l'ordre avaient emmené Zied El Heni à la caserne d'El Aouina directement après lui avoir présenté une convocation de la part de la Garde nationale. Elle a indiqué l'avoir vu durant trente secondes seulement. Zied El Heni a demandé la présence de ses avocats. L'avocate a considéré que l'interdiction d'accès aux avocats et la détention de Zied El Heni étaient injustifiées. Elle s'est interrogée sur les raisons derrière un tel acharnement. « Il a été interrogé sur sa déclaration médiatique du 20 juin 2023 expliquant la définition de l'expression « outrage au président de la République »... Il s'était exprimé sur les ondes de la radio IFM… Il m'a indiqué que la liberté avait un prix et qu'il était prêt à le payer… Zied El Heni pourrait faire l'objet de poursuites en vertu du décret n°54… Il peut être interprété de différentes façons, car il contient des termes flous… Des dizaines et des dizaines de citoyens ont été arrêtées en vertu du décret n°54 et pour des publications Facebook », a-t-elle poursuivi. M. El Heni a été emmené sans lui permettre de se changer. Il a été arrêté en short et en t-shirt. Il a été arrêté entre 19h et 19h30 et avait demandé la présence de ses avocats. Il a été auditionné sans leur présence. Son épouse a été autorisée à la voir seulement après son audition et dans le but de signer la décision de détention de son époux. Dalila Ben Mbarek Msaddek a expliqué que son client avait cru que ses avocats ne s'étaient pas rendus à la caserne d'El Aouina. Il a accepté d'être auditionné en attendant l'arrivée de ces derniers. Or, les avocats, selon elle, été bloqués à l'entrée de la caserne et n'ont pas été autorisés à assister à son audition. « On m'a contactée et je me suis rendu à El Aouina après dix minutes… J'étais en compagnie de maître Nafaâ Laribi… Nous avons demandé à voir notre client… On nous a interdit cela sous prétexte de vérifier si on avait droit à cela ou non. Après quinze minutes, on nous a indiqués que Zied El Heni refusait la présence de ses avocats alors qu'il avait demandé à sa fille de nous contacter… Sa femme était arrivée après quelques minutes afin de lui donner ses médicaments. Elle a, aussi, été interdite de le voir… Une heure après, on nous a indiqué qu'il avait été auditionné et que les avocats pouvaient rentrer chez eux… Sa femme a refusé de signer la décision de détention et a exigé la présence de son avocate Dalila Msaddek », a-t-elle ajouté. L'avocate a considéré que son client n'avait pas commis de crime et qu'il faisait l'objet d'une injustice. Elle a appelé à un éveil de la part de la société civile, des partis politiques, des citoyens tunisiens et du président de la République, Kaïs Saïed. Elle a considéré que la situation du pays était préoccupante et que la Tunisie s'était transformée en une prison à ciel ouvert.