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Les mystères de l'accord entre la Tunisie et l'Union européenne
Publié dans Business News le 29 - 06 - 2023

Nous voilà à plus de deux semaines de la présentation de l'accord proposé par l'Union européenne (UE) à la Tunisie. Fidèles à leurs habitudes, les autorités tunisiennes ont choisi de ne pas communiquer à ce sujet ni d'apporter des précisions. Nous, Tunisiens, glanons nos informations grâce aux médias et aux dirigeants européens.
L'accord proposé par l'UE a été présenté par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l'issue de sa rencontre, du 11 juin 2023, avec le président de la République, Kaïs Saïed. Elle était en campagne de celle qui avait organisé le meeting, la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni et du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, dont la présence nous est toujours injustifiée. Mme. Meloni s'était rendue une semaine avant en Tunisie afin de convaincre M. Saïed de la nécessité de rencontrer la présidente de la Commission européenne.
Les Italiens se sont focalisés sur la situation de la Tunisie depuis le début de l'année. Ils ont tiré la sonnette d'alarme quant à la dégradation de la situation économique du pays voire de son effondrement. Par la suite, nous avons appris, par le biais des déclarations du ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, que l'Italie cherchait à convaincre l'UE de la nécessité d'intervenir financièrement en Tunisie. Ce dernier s'est même récemment entretenu avec la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva au sujet de la situation en Tunisie.
Bien évidemment, tout au long de ces mois, la Tunisie s'est contentée de garder le silence ! Nous avions compris, depuis longtemps, que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden refusait tout contact avec la presse. Elle n'a toujours pas accordé de déclaration aux médias tunisiens depuis sa nomination le 11 octobre 2021. La nomination de Nabil Ammar, en février 2023, au poste de ministre des Affaires étrangères, n'a rien changé à la donne. Le suivi de la collaboration entre la Tunisie et l'UE n'est possible qu'à travers les déclarations des officiels étrangers et des révélations des médias européens.
L'accord entre l'UE et la Tunisie en est le parfait exemple puisque la Tunisie s'est limitée à la présentation de Mme von der Leyen. Selon l'ambassadeur de l'Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro, l'accord comporte un appui à hauteur de 900 millions d'euros et un don de 150 millions d'euros. Il a précisé, lors d'une déclaration médiatique du 12 juin 2023, qu'il pourrait voir le jour à condition que la Tunisie parvienne à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Il s'agissait, donc, d'une aide supplémentaire en cas d'adoption par les autorités tunisiennes avec ce bailleur de fonds. On notera que l'accord avec le FMI, faisant l'objet de négociations depuis décembre 2021, n'a pas été présenté par les autorités tunisiennes. Il s'agit toujours d'un document mystérieux que les citoyens n'ont toujours pas pu consulter.
Les 900 millions d'euros serviront de fonds pour appuyer l'économie et le tissu économique tunisien. Ursula von der Leyen avait indiqué, lors de la présentation du programme, qu'il porte sur plusieurs axes, dont celui de la transition énergétique, de la digitalisation et de la numérisation des procédures ou encore la coopération économique tuniso-européenne. Le Commissaire européen à l'Elargissement et à la Politique européenne de voisinage, Olivér Várhely, devait se rendre après la visite de Ursula von der Leyen en Tunisie. Il a été chargé de la concrétisation de l'accord.
Néanmoins, nous avons appris, à la date du 27 juin 2023, à travers des déclarations de leaders européens (et encore une fois non de la part des Tunisiens) que l'aide pourrait se concrétiser sans le passage par la case FMI. D'après les médias italiens, l'Union européenne serait prête à intervenir financièrement en Tunisie et ceci même en l'absence d'un accord avec le FMI. C'est encore une fois, Antonio Tajani et les agences de presse européennes qui nous livrent cette révélation. Selon une publication du 27 juin 2023 de l'agence de presse italienne Aki, Antonio Tajani a indiqué que la signature d'un accord entre l'UE et la Tunisie devrait avoir lieu dans les prochains jours.
Cette hypothèse a été indirectement confirmée par les déclarations de la porte-parole de la Commission européenne, Ana Pisonero. Elle a, par sa déclaration, confirmé que le Commissaire européen, Olivér Várhely, était chargé de négocier au nom de l'Union européenne. Elle a indiqué que la conclusion de l'accord n'aura pas lieu avant le lundi 3 juillet 2023. Actuellement, les échanges ont été suspendus non pas à cause d'un désaccord, mais pour les vacances de l'Aïd. Les décideurs tunisiens auraient, donc, priorisé leurs vacances à la conclusion d'un accord financier avec l'UE ? Ou alors, le gouvernement hésite encore ou semble faire un peu pression sur le vieux continent afin de pousser l'union à augmenter la somme mobilisée pour aider la Tunisie ! En tout cas, nous apprenons, via l'agence Nova citant une source européenne, que la Tunisie aurait demandé plus de temps pour analyser le texte de l'accord.
Cette hypothèse pourrait s'avérer être véridique puisque la Tunisie a déjà fait appel à cette technique. C'est ce qui a été avancé par l'ancien député et le militant, Majdi Karbai. Il a indiqué, dans une publication Facebook du 27 juin 2023, que la Tunisie avait demandé, dans le passé, des drones de différentes tailles, des hélicoptères, des bateaux et une enveloppe à hauteur de 200 millions d'euros dont la moitié servira à financer l'armée. Il s'agit d'équipements et de fonds visant à renforcer le contrôle des frontières et le blocage des migrants irréguliers essayant de se rendre en Europe.
Majdi Karbai a rappelé que l'accord sur la question migratoire était loin d'être un accord de lutte contre la traite humaine. Il a, aussi, assuré que les slogans évoquant la souveraineté de l'Etat et du peuple tunisien étaient utilisés par le président de la République, Kaïs Saïed, afin de faire pression sur l'UE. « Il s'agit tout simplement, et comme on le dit en Tunisie, de "faire monter la barre". Il veut plus d'argent et d'équipements », avait écrit l'ancien élu. Il a considéré que la manifestation contre les migrants tenue le 25 juin 2023 à Sfax s'inscrivait dans le cadre de cette politique de chantage et que la Tunisie exploitait la question migratoire afin d'obtenir des fonds tandis que les Européens l'exploitaient à l'occasion des élections.
La question de l'accord entre la Tunisie et l'UE n'a toujours pas, clairement été tranchée, du côté tunisien. Les Européens semblent être déterminés à y parvenir. Les autorités tunisiennes adoptent, de leur côté, la politique du silence. Cette détermination à ne rien annoncer ou expliquer nous amène à nous interroger sur les véritables motifs des Européens et sur l'ambiguïté de la chose du côté tunisien. Que nous cache notre gouvernement ? Quel serait cet élément si sensible que le gouvernement ne veut pas dévoiler ? L'équipe de Najla Bouden, rappelez-vous, avait opté pour la même politique au sujet des réformes structurelles. Elle avait, sans annonce antérieure, décidé de lever les compensations et de restructurer les entreprises publiques. La levée des compensations n'a été officiellement annoncée qu'à l'occasion de la présentation de la loi des finances 2022. Les Tunisiens étaient devant le fait accompli !
De plus, l'obtention de fonds et d'appuis budgétaires n'est pas suffisante. Trouver une solution au déficit budgétaire de cette année se limitera à clore l'exercice de 2023 avec la certitude d'échapper à la déclaration de l'incapacité d'honorer ses engagements auprès des créanciers. Malheureusement, ceci ne changera en rien la situation socio-économique du pays. Sans réformes structurelles faisant l'objet d'un consensus national, la Tunisie a peu de chances de voir le bout du tunnel. Lutter contre la hausse des prix et garantir une relance de l'économie signifie une augmentation des investissements, la création de richesse et d'emplois stables et le développement de la production et des échanges commerciaux. Sans cela, le gouvernement réussira à verser les salaires, mais le secteur privé en paiera sûrement le prix.


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