Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, a commenté, jeudi 6 juillet 2023, dans un post Facebook, la hausse de la masse monétaire en se basant sur les indicateurs monétaires et financiers que vient de publier la Banque centrale de Tunisie (BCT). Il en ressort que le volume des billets et monnaies en circulation a augmenté de 2,4 milliards de dinars en un an passant de 17,9 milliards de dinars à la date du 4 juillet 2022 à 20,3 milliards de dinars à la date du 4 juillet 2023, soit une hausse de 13,4%.
M. Chkoundali note que l'autorité monétaire estime que cette hausse du volume équivaut à la masse monétaire en circulation dans l'économie parallèle, hors du contrôle de la BCT, et qui justifierait l'échec de la politique monétaire à lutter contre l'inflation et en s'attendant donc à des hausses de prix dans les mois à venir. En parallèle, et toujours selon l'universitaire, l'institution financière admet que le volume global de refinancement a nettement évolué, pour sa part, passant de 11,4 milliards de dinars à la date du 4 juillet 2022 à 16,7 milliards de dinars à la date du 4 juillet 2023, enregistrant une hausse de de 5,3 milliards de dinars en un an soit 46,4%. Elle explique cela par la baisse du niveau de liquidité des banques suite à l'augmentation des prêts bancaires accordés à l'Etat sous forme bons de trésor à 24 milliards de dinars et que la BCT ne peut que refinancer. Cela a contribué à l'augmentation du volume des prêts bancaires accordé à l'Etat à 29% du total des prêts bancaires accordés. L'autorité monétaire reconnaît indirectement, selon Ridha Chkoundali, que la cause originelle de la hausse des taux d'inflation est le recours excessif de l'Etat à l'endettement interne et non pas l'augmentation des crédits à la consommation. Cecii réfute complètement son approche de la lutte contre l'inflation via l'augmentation du taux d'intérêt directeur. Elle reconnaît aussi indirectement que l'Etat est directement responsable de la hausse de l'inflation et non pas les familles tunisiennes, comme l'indiquent de nombreuses interventions médiatiques. Ce recours à l'endettement intérieur par l'Etat a entraîné une diminution de la liquidité auprès des banques, ce qui explique la baisse du total des transactions sur le marché monétaire entre banques à 0,1 milliard de dinars à la même date du 4 juillet 2023 contre 1,4 milliard de dinars un an auparavant.
« Je l'ai dit un millier de fois depuis le début de la révolution, et je le répète encore : la politique monétaire prudente, qui se résume à relever le taux directeur pour lutter contre l'inflation, est une politique stérile qui n'est pas apte à résister l'inflation, car la source monétaire de l'inflation que la Banque centrale veut contrer est due à l'endettement excessif de l'Etat et non pas à l'endettement des familles tunisiennes. S'il vous plaît, arrêtez l'utilisation excessive de cette politique, car nous avons augmenté le taux d'intérêt douze fois depuis la révolution, et le résultat est une inflation insupportable », a-t-il martelé.