Le militant et président du Front du salut national, Ahmed Nejib Chebbi, a réagi, mercredi 2 août 2023, au limogeage de Najla Bouden et son remplacement par Ahmed Hachani.
Au micro de Borhen Bsaïes dans une intervention dans "l'Emission impossible" sur IFM, le politicien a affirmé qu'il s'agit d'une « surprise étant annoncée après minuit ». Même si ce remaniement ministériel était attendu et annoncé sur les réseaux sociaux, il s'est dit « étonné ». Et d'expliquer que « comme on ne savait pas sur quelle base avait été nommée, limogée, choisie ou quel était le programme de Mme Bouden ou actuellement les raisons de son limogeage, vient d'être nommé Ahmed Hachani, un sombre inconnu, certes un juriste de formation et un cadre supérieur à la Banque centrale de Tunisie, mais on ne sait rien de son programme ni de ses compétences ». Le président du Front du salut national a profité pour rappeler « l'échec de Mme Bouden étant plus une coordinatrice du gouvernement qu'un chef de gouvernement » et pour souligner que « la gestion du pays demande une vision politique avec la capacité d'unir les gens ». Il s'est interrogé si cela représentait un limogeage pour l'ensemble du gouvernement ou juste un changement du coordinateur, en notant que la nouvelle constitution n'est pas claire en la matière. Pour lui, la Tunisie vit une crise majeure avec un Etat dans le déni qui ne veut pas reconnaître qu'il est en faillite, que c'est la priorité et qu'il n'y a pas d'échappatoire à un accord avec le Fonds monétaire international. Interpellé par l'animateur sur le fait qu'Ahmed Hachani est un cadre de la BCT et donc pourra justement œuvrer sur ce dossier, il a rétorqué que les recherches sur son parcours faites tard dans la nuit n'ont révélé qu'un seul critère de compétences : il avait étudié avec le chef de l'Etat, ce qui n'est pas un critère de compétences. Et de rappeler que même la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni avait estimé que la Tunisie est au bord de la faillite.
Ahmed Nejib Chebbi a conclu : « Ça aurait dû être une opportunité pour réévaluer le processus emprunté par Kaïs Saïed ces deux dernières années et pour imaginer une autre voie avec d'autres personnes ».