Un mandat de dépôt a été émis, jeudi 5 octobre 2023, à l'encontre de la présidente du parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, selon des sources du parti. Elle a comparu devant le juge au tribunal de première instance de Tunis après avoir passé 48 heures en détention. Abir Moussi avait été placée en garde à vue, mardi 3 octobre. Après son arrestation, alors qu'elle se trouvait devant le bureau d'ordre du palais de Carthage, elle avait été conduite au poste de police de la Goulette où ses avocats n'ont pas pu l'assister. Toutefois, un membre de l'ordre régional des avocats a pu accéder au poste et a confirmé que la présidente du PDL fait face à trois chefs d'accusation : attentat ayant pour but de provoquer le désordre, traitement des données à caractère personnel sans l'autorisation de la personne concernée, et d'entrave à la liberté du travail. Abir Moussi s'était rendue, le 3 octobre, au bureau d'ordre de la présidence de la République pour y déposer une demande exigée par les procédures du Tribunal administratif, dans le cadre du recours qu'elle compte intenter contre les décrets émis par la présidence de la République concernant la convocation des électeurs aux élections locales et le découpage des districts. Toutefois, la présidente du PDL n'a pas pu déposer les documents en question, puisque le bureau d'ordre avait refusé de les réceptionner et lui fournir une décharge. Cette décision lui a été notifiée par un agent sécuritaire. Abir Moussi a appelé à ce qu'un responsable du bureau d'ordre lui notifie, en personne, cette décision de refus, bien qu'elle soit dans son droit en tant que citoyenne tunisienne. Dans ce contexte, elle a considéré qu'il s'agit d'une décision politique prise dans le but de l'empêcher de déposer sa plainte dans les délais.