Lundi, le ministère public a émis un mandat de dépôt à l'encontre du journaliste Zied El Heni, placé en garde à vue depuis la semaine dernière. Revenant sur le sujet le 2 janvier 2024, le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) Zied Dabbar a dénoncé les poursuites engagées contre le journaliste conformément aux dispositions de l'article 86 du Code des télécoms. Rappelant que le Code des télécoms avait été utilisé par feu Zine El Abidine Ben Ali pour museler l'opposition, le président du SNJT a déploré l'application de cette loi révolue surtout que le décret 115 est toujours en vigueur. Selon ses dires, il s'agit là de harcèlement et d'abus contre le journaliste placé en détention injustement. Zied Dabbar a avancé que le délit reproché à Zied El Heni était une déclaration qui a provoqué l'ire de la ministre du Commerce. « Ce n'est pas à la justice d'évaluer s'il s'agit là d'une faute professionnelle ou pas », a-t-il ajouté, dans une intervention téléphonique dans l'émission Midi Show d'Elyes Gharbi sur Mosaïque FM. Le président du SNJT a souligné que les normes internationales en matière de liberté d'expression avaient donné une large marge pour critiquer les ministres et les personnalités publiques. « Dans certains pays, on parle même du droit à l'injure ! », a-t-il ajouté. Zied El Heni a été convoqué, jeudi 28 décembre 2023, par la 5e brigade de la Garde nationale de la caserne d'El Aouina. Il a été informé de sa convocation le jour-même par des policiers venus à son domicile. Il a comparu en tant qu'accusé à cause de ses déclarations à propos de la ministre du Commerce lors d'une émission sur IFM. Samedi 30 décembre, le tribunal a décidé de prolonger sa garde à vue de 48 heures. Toutefois, le ministère public a émis son mandat de dépôt, ce lundi, sur la base de l'article 86 du code des Télécommunications qui dispose : « Est puni d'un emprisonnement de un an à deux ans et d'une amende de cent à mille dinars quiconque sciemment nuit aux tiers ou perturbe leur quiétude à travers les réseaux publics des télécommunications ».