Nafaâ Laribi, avocat et membre du comité de défense de la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi est intervenu, sur Radio IFM, ce matin 2 février 2024 dans Emission Impossible de Borhen Bsaies pour revenir sur le nouveau mandat de dépôt émis hier contre sa cliente. « Le mandat de dépôt a été émis alors que ma cliente n'a pas été interrogée », a-t-il déclaré. « Enfin, nous pouvons dire que la prophétie des pages commanditées sur les réseaux – depuis ses dernières 48 heures - du régime, s'est réalisée », a-t-il déclaré avec ironie.
L'avocat a déclaré que « des personnes étrangères » étaient présentes au bureau du juge d'instruction au moment où Mme Moussi devait être interrogée. « Nous avons été surpris de constater la présence de personnes étrangères présentes au bureau du juge d'instruction […] les bureaux des juges ont une sacralité qui fait qu'on ne peut y entrer comme ça », a-t-il affirmé. « Il s'agit d'un mandat de dépôt émis sur la voie publique » a dit l'avocat usant d'humour noir. Il ajoute : « Abir Moussi a été informée de l'émission du nouveau mandat de dépôt alors que des étrangers étaient présents au bureau du juge d'instruction, ceci n'est jamais arrivé auparavant ! »
Nafaâ Laribi explique dans ce sens que des agents de la protection civile ont été invités à entrer au bureau du juge d'instruction afin de constater l'état de santé d'Abir Moussi, alors que cette dernière avait réclamé une dérogation spéciale pour être transférée à l'hôpital. L'avocat a d'ailleurs évoqué l'état de santé « très préoccupant » d'Abir Moussi, souffrant de tachycardie et de pâleur.
Hier, le juge d'instruction du 10e bureau du Tribunal de première instance de Tunis a émis un nouveau mandat de dépôt contre Abir Moussi. Ce mandat de dépôt a été émis suite à une plainte déposée par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) en vertu du décret-loi 54. Il s'agit du deuxième mandat émis contre la présidente du PDL, le premier ayant été émis le 5 octobre 2023. Ainsi, la participation d'Abir Moussi demeure compromise à la présidentielle, prévue en fin d'année au plus tard, étant donné qu'elle risque de rester en prison pour une durée maximale de quatorze mois.