Le président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi a assuré que l'organisation s'opposait au projet de loi visant les associations. « Nous sommes contre la diabolisation des associations ayant milité par le passé en raison de quatre, six ou même dix associations douteuses, finançant les partis et ne respectant pas les normes de transparence, la loi et le décret 88 », a-t-il dit. S'exprimant le 14 février 2024 durant l'émission « Men Tounes El Yawm » de Myriam Belkadhi sur Telvza Tv, Bassme Trifi a insisté sur l'importance et le rôle de la société civile en Tunisie. Il a expliqué que la société civile représentait 30.000 emplois. Il a expliqué qu'appliquer des restrictions et réprimer la société civile poussera ces derniers vers le chômage. « Les associations créent, de nos jours, des emplois directs et indirects… Elles appuient l'Etat dans plusieurs domaines, à savoir l'enfance, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, la lutte contre l'analphabétisme, l'éducation à la citoyenneté ou encore la protection des ouvrières agricoles », a-t-il ajouté.
Bassem Trifi a assuré que le décret 88 relatif aux associations était un acquis. Ce texte, en plus de la législation en vigueur, suffit à réglementer les associations et à contrôler leur financement. Il a indiqué que le nombre d'associations faisant l'objet de poursuites judiciaires était de seulement six ou cinq organisations. D'après lui, il ne faut pas mettre toutes les associations dans le même sac. Il a appelé à appliquer la loi. « On ne veut pas contrôler les associations par cette loi… On veut étouffer, réprimer et faire taire les associations critiquant la politique de l'Etat dans plusieurs domaines. Il ne s'agit pas seulement des droits politiques. Les critiques concernent, également, les droits économiques et sociaux, la migration et autres thématiques », a-t-il poursuivi.
Bassem Trifi a exprimé son opposition au projet de loi, récemment, annoncé par la présidence du gouvernement. Il a considéré que le texte en question avait pour objectif d'isoler et d'exclure les corps intermédiaires, à savoir les associations et les syndicats. Il a indiqué que le projet de loi comportait plusieurs dispositions restrictives.
Pour rappel, le président de la République, Kaïs Saïed a multiplié les déclarations évoquant une corruption et des activités douteuses d'associations. Ces dernières seraient, d'après lui, impliquées dans des actions visant à porter atteinte à la Tunisie, voire comploter contre l'Etat. Un projet de loi a, récemment, été annoncé par la présidence du gouvernement et ayant pour principal objectif de contrôler le financement des associations.