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Abdelmoula : malgré les pénuries de CO2 et de sucre, la SFBT a fait preuve de résilience
Publié dans Business News le 24 - 04 - 2024

En dépit d'une année 2023 extrêmement difficile marquée par les pénuries de CO2 et de sucre, qui ont causé l'arrêt de production de certaines usines au cours de l'été, la SFBT a su tirer son épingle du jeu en réalisant un bon résultat. La société a su prouver de ce fait sa résilience. La SFBT compte poursuive sur cette lancée en 2024 en réalisant une meilleure performance que l'exercice précédent, même si le fait d'avancer des prévisions demeure assez ardu.

C'est ce qui ressort des assemblées générales ordinaire et extraordinaire (AGO/AGE) de la Société de fabrication des boissons de Tunisie (SFBT) tenue, mercredi 24 avril 2024 au siège de l'Institut arabe des chefs d'entreprises, sous la houlette du président du conseil d'administration Mustapha Abdelmoula et du directeur général, Elyes Fakhfakh.


« L'année 2023 a été extrêmement difficile. À l'échelle mondiale, l'inflation a persisté à un niveau élevé, ce qui a considérablement renchéri nos importations (+45% pour le malt, +14 pour les boîtes et +12% pour les concentrés). Sur le plan national, le taux de croissance a été de 0,43%. L'inflation s'est établie en moyenne annuelle à 9,3% contre 8,3% une année auparavant. Pour les industriels, le sucre a enregistré une augmentation de 93,33%, passant de 1,5 dinar à 1,9 dinar à partir du 6 mars 2023 et 2,9 dinars à partir du 1er novembre 2023 », a souligné d'emblée Mustapha Abdelmoula.
Et de rappeler que « la pénurie de sucre a persisté au cours de l'année 2023 engendrant une baisse importante de la production qui s'est automatiquement répercutée sur leurs ventes ».
Le président du Conseil d'administration a aussi précisé : « Après avoir souffert d'une rupture de livraison de CO2 à partir de novembre 2022, nous avons régler ce problème par l'importation de CO2 d'Algérie. Malheureusement, à partir de juillet 2023, les Algériens n'ont plus été en mesure de nous livrer, ce qui a occasionné des fermetures d'usines en pleine saison. Le problème n'a pu être réglé qu'à partir du 13 septembre grâce au redémarrage tardif du puits de CO2 appartenant à l'Etap ».
Et de marteler : « Malgré ce contexte extrêmement difficile, la SFBT a fait preuve d'une résilience remarquable ».

Ainsi, la SFBT a pu rattraper son retard le dernier trimestre de l'année, pour réaliser, finalement et comme à son accoutumée, un bon cru 2023. Les actionnaires auront donc droit à un dividende de 0,74 dinar par action au titre de l'exercice 2023 (le même que celui d'un an auparavant), mis en paiement à partir du 31 mai 2023. Et cerise sur le gâteau, ils bénéficieront aussi d'actions gratuites grâce à l'augmentation de capital de 20.625.000 dinars, à prélever du compte résultats reportés. Cette augmentation donnera lieu à l'émission de 20.625.000 actions d'un dinar chacune, à raison d'une action nouvelle gratuite pour douze anciennes. Le droit de jouissance des actions nouvelles gratuites a été fixé au 1er janvier 2023.

Côté performances, la société a affiché un résultat net en hausse de 9,06% de 253,53 millions de dinars fin 2023 contre 232,47 millions de dinars fin 2022, malgré 32,21 MD d'impôt (-3,03%) et 6,44 MD de contribution sociale solidaire (-3,03%).
Ainsi, les revenus de la société ont atteint 826,86 MD, en hausse de 1,69%. Le plus gros du chiffre d'affaires est réalisé par la bière (559,12 MD, en hausse de 0,76%), suivi par les boissons gazeuses (177,71 MD, en hausse de 7,7%). Des performances accomplies malgré les pénuries de CO2 et de sucre.
Pour sa part, le résultat net consolidé a progressé de 8,97%, atteignant 295,578 millions de dinars fin 2023 contre 271,25 millions de dinars fin 2022.
Dans ce cadre, M. Abdelmoula a expliqué : « L'année 2023 a été compliquée pour nous, non seulement il y a eu le problème de rupture importante de sucre et de CO2, de mauvaises performances de certaines filiales du groupe liées à l'inflation importée, liée aux mauvaises conditions climatiques. Malgré cela, on peut être fier de notre société, nous réalisons une belle augmentation ».
Quant à l'importation directe de sucre, le responsable a spécifié que la société a importé quelques petites quantités de sucre l'année dernière. Mais que cette année, les autorités avaient voulu qu'elle signe un engagement de ne pas augmenter les prix de ses produits si on importe elle-même le sucre. Un engagement que la société avait hésité à prendre à ce moment-là. Mais, avec la dernière hausse de prix du sucre, les dirigeants de la SFBT sont en train de voir la possibilité d'importer le sucre à un prix moins cher que celui imposé par l'office du commerce.
Mustapha Abdelmoula a rappelé que le sucre représente une partie très importante du coût de revient. Et de noter : « L'année dernière nous étions en dialogue permanent avec les autorités et la société a même financé certaines cargaisons de sucre importé par l'Office du commerce pour assurer l'approvisionnement en sucre de la société. Nous comprenons les problèmes du pays et nous sommes un opérateur institutionnel, nous avons un rôle à jouer dans l'économie nationale, on doit donc dialoguer avec l'Etat et trouver des compromis dans l'intérêt du pays et de la société ».
Il a aussi précisé que la société étudie un projet de fabrication de CO2 pour baisser, d'une part, son empreinte carbone, et d'autre part, lui permettre d'avoir son indépendance en matière de CO2, pour se prémunir d'une nouvelle pénurie de 2023. Il aussi indiqué que pour le sucre, la société étudie un projet de fabrication de son sucre, mais qu'il était encore tôt pour en parler.


Dans ce cadre et en réponse à une interrogation de Business News, Elyès Fakhfakh a expliqué : « Il y a eu une exposition des prix des matières premières les deux dernières années. Heureusement, cette année, on enregistre une tendance baissière. Mais cela est la tendance actuelle, et on n'est pas à l'abri avec tout ce qui se passe dans le monde que les prix repartent à la hausse. Pour 2024, la SFBT a profité des baisses de prix pour constituer des stocks (résine, céréale, aluminium, …) et nous continuons à suivre de près les cours et leur impact sur la matière première (…). L'Office du commerce a le monopole du sucre et tout ce qu'on peut faire s'est par dérogation (autorisation d'importer octroyé par les autorités). Aujourd'hui, nous achetons le sucre au prix fort et nous avons répercuté partiellement cette augmentation sur nos prix. Nous avons fait une demande pour importer au moins une partie de nos besoins (10%) car l'écart il est énorme, le cours mondial se situe à deux dinars, alors que nous l'achetons à 2,9 dinars. Depuis l'augmentation des prix en novembre 2023 pour les industriels, il y a différentiel de 30% entre le cours mondial et le prix payer à l'office ».
Et d'admettre qu'« il y a eu un important manque à gagner à cause de la pénurie de CO2 et de sucre, et la fermeture de certaines usines, en pleine haute saison. Mais que la société a su rattraper une partie de son retard au dernier trimestre de l'exercice ».
En ce concerne la sécheresse et son impact sur les cours, il a précisé, à Business News : « 2024 a été meilleure que 2023. Les trois dernières années, nous avons subi la sécheresse avec le rabattement des nappes d'eau et un débit de nos sources d'eau à la baisse. L'année 2024 est un peu meilleure et on espère quelques précipitations en plus pour que le niveau des barrages et des sources pour l'eau minérale augmentent.


Côté débat, certains actionnaires ont exprimé leur mécontentement face au dividende qui est resté le même qu'une année auparavant. En réponse, le président du conseil d'administration a rappelé que cette année en plus des dividendes, les actionnaires auront droits à des actions gratuites, ce qui représente concrètement une hausse du dividende, la date de jouissance de ces nouvelles actions étant fixé à janvier 2023.
Il a rappelé que la société a un des plus important payout de la lace avec une distribution de 80% des bénéfices réalisés chaque exercice.
Interpellé sur la baisse du cours (le rendement ayant baissé de 2,22%, ndlr), le responsable a confirmé que le titre en bourse a été en chute, à cause de ventes massives et de l'absence d'investisseurs pour répondre à cette offre. Pour lui, certains actionnaires auraient appréhendé l'impact des pénuries sur le résultat de la société et donc, ils ont décidé de vendre leur titre. Mais depuis l'annonce du résultat et la décision d'augmentation de capital, le cours s'est amélioré.

En réponse à une interrogation d'un actionnaire sur la production de leur propre matière première, M. Abdelmoula a confirmé que la société est en train d'envisager la production d'orge mais pas le houblon. Et de préciser que : « L'orge doit répondre à certains critères et que pour faire de l'orge en Tunisie, il faut un cahier de charge et franchir des étapes avec le ministère de l'Agriculture et nous sommes en train d'étudier ce projet ».
S'agissant de la baisse du chiffre d'affaires constaté au premier trimestre 2024, le DG a indiqué que cette diminution est due à l'avancement du mois de ramadan. Cela dit, il s'est voulu rassurant en expliqué que ce retard a été déjà comblé et que jusqu'à la date du 24 avril courant, le chiffre d'affaires a enregistré une hausse de 2%.
Interrogé sur la Stil et les rumeurs qui ont entachés la société, le président du Conseil d'administration a martelé que la société avait fait faillite avant leur intervention et que la société a été rachetée justement son dépôt de bilan. Il a aussi noté que la SFBT a eu une expérience d'une quinzaine d'années dans les produits laitiers, mais a décidé au final de mettre fin à cette activité qui n'était pas rentable pour elle.



S'agissant des perspectives, Mustapha Abdelmoula a indiqué que la baisse du pouvoir d'achat lié à la forte inflation et le risque d'approvisionnement du sucre rendent difficile et aléatoire toute prévision. « Néanmoins, si tout fonctionne normalement, nous devrions faire un résultat meilleur en 2024, compte tenu d'un début de baisse au niveau des matières premières et d'une saison touristique qui s'annonce prometteuse. Jusqu'à maintenant, les choses se passent bien, nous avons les quantités de sucre demandé et espérant l'approvisionnement va continuer. Le problème de CO2 est réglé, l'Etap ayant repris sa production, nous n'aurons pas cette année de pénurie de CO2 et j'espère que les choses vont continuer comme ça », a-t-il assuré.
Pour sa part, Elyès Fakhfakh qui en poste de six mois a affirmé : « C'est un énorme challenge pour moi. La SFBT est un fleuron, mais qui a beaucoup de potentialités et moi je viens pour ramener la SFBT dans un nouveau palier. Je suis honorer et déterminer à continuer le développement de ce groupe et l'amener sur un nouvel horizon ».
Et de détailler : « La priorité des priorités est de préserver leurs parts de marché et de préserver leur rentabilité. Cela dit, j'estime que la SFBT a de vastes terrains de jeux encore devant elle, sur de l'intégration ou sur de la diversification, surtout que la société a les moyens financiers et les ressources matérielles nécessaires.
Cette année, le grand chantier a été les moyens humains, pour renforcer le capital humain, le motiver et le développer. Nous sommes en train d'étudier là où on peut aller soit dans le vertical (on fait des tests, des essais et des évaluations dans le sucre et l'orge sur notre domaine et voir les possibilités d'intégration) et sur la partie diversification (la société est en train d'étudier dans son métier ou d'autres métiers où la société peut aller). Dès que les choses se clarifient, on vous annoncera où on veut aller. La SFBT consolidera sa position et elle est en train d'étudier les pistes de développement sur des domaines soit de l'intégration, soit de la diversification. L'objectif est de revenir sur un nouveau cycle de croissance, après les quarante dernières années de croissance qui ont amené à un multiplicateur de 800 ».


Malgré les pénuries de sucre et CO2, la SFBT a non seulement préserver son bénéfice mais l'a amélioré. 2024 s'annonce meilleure. Mais, la société reste prudente en termes de prévisions, surtout avec la baisse du pouvoir d'achat des Tunisiens et l'instabilité au niveau international et ses répercussions sur les cours des matières premières.


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