Le président de l'Observatoire tunisien des droits de l'Homme, Mostafa Abdelkebir, a affirmé que 120 Tunisiens sont détenus dans des prisons libyennes dans des conditions déplorables. Il s'est dit surpris que la Libye ait réussi à convaincre l'Italie de lui remettre ses ressortissants pour qu'ils purgent leurs peines sur son propre territoire, alors que la Tunisie ne parvient pas à obtenir un accord similaire avec les autorités libyennes. Il a souligné que la majorité des détenus tunisiens sont poursuivis pour des faits mineurs, des accusations montées de toutes pièces ou des infractions de droit commun, sans lien avec le terrorisme. Tous sont entrés légalement en Libye et exercent des professions variées : travailleurs, commerçants ou simples visiteurs. Parmi eux, 75 % sont des jeunes, dont certains sont diplômés de l'enseignement supérieur. M. Abdelkebir a même rapporté le cas d'un détenu qui a subi une intervention chirurgicale alors qu'il était en prison. Le président de l'Observatoire a ainsi appelé les autorités tunisiennes à intervenir pour conclure un accord avec les autorités libyennes afin que les détenus puissent purger leurs peines en Tunisie. Le 12 décembre 2024, Mostafa Abdelkebir avait annoncé la libération de dix Tunisiens arrêtés et jugés en Libye. Ils avaient été accusés de contrebande (transport de marchandises interdites) et condamnés à des amendes. Il avait également précisé que les affaires des autres détenus seraient examinées les dimanche 15 et jeudi 19 décembre 2024.