L'Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT) a réagi au verdict de la Cour d'appel de Tunis dans l'affaire des nourrissons, qui a condamné à dix ans de prison ferme trois professionnels de santé, dont notamment un ingénieur, le directeur de la maintenance du Centre de maternité et de néonatalogie de Tunis qui avait été disculpé dans le verdict initial en première instance de juillet 2023. L'OIT a réitéré sa solidarité avec l'ingénieur, « croyant en son innocence, confirmée par le jugement de première instance, puisque le germe qui a causé la mort des nourrissons n'avait rien à voir avec l'ingénieur et que l'équipement en cause n'était pas sous sa responsabilité selon les conclusions de la commission d'experts officielle désignée à cet effet », a expliqué un communiqué signé par le président de l'ordre et daté du 7 avril 2025. L'organisation a affirmé qu'elle continue à suivre l'affaire à tous ses stades via son conseiller juridique et qu'elle s'efforce de faire appel en cassation de ce jugement en se basant sur les vices de procédure et sur les irrégularités. L'ordre a réitéré son appel en faveur d'une loi sur la responsabilité des ingénieurs et de l'utilisation obligatoire des expertises techniques avant d'interroger les personnes impliquées dans des affaires professionnelles. Et d'exprimer sa confiance dans la justice du système judiciaire tunisien et l'importance de son rôle dans l'établissement d'un climat de travail équitable pour tous les citoyens du pays, y compris tous les types d'ingénieurs. La Cour d'appel de Tunis a confirmé, le 5 avril 2025, les peines à l'encontre de la directrice du service de néonatologie et du pharmacien responsable, tout en condamnant également le directeur de la maintenance. Chacun des trois accusés a été condamné à huit mois de prison, pour un total cumulé de dix ans. Chaque famille plaignante recevra une indemnisation de 30.000 dinars. L'affaire concerne le décès de quatorze nourrissons en mars 2019 à l'hôpital de la Rabta, des suites d'une infection nosocomiale causée par une alimentation parentérale contaminée. Notons que le Conseil national de l'Ordre des Pharmaciens de Tunisie (Cnopt), le Syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie (Spot) et la Faculté de pharmacie à Monastir ont fustigé le verdict émis. D'ailleurs, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a annoncé une journée de colère le 17 avril ainsi qu'une grève générale dans le secteur de la santé publique le 24 avril 2025, en réaction aux condamnations infligées à trois agents du secteur. Plusieurs entités syndicales intervenant dans le secteur de la santé avaient fermement dénoncé le verdict de la cour d'appel.