L'expert agricole Faouzi Zayani est intervenu ce jeudi 22 mai 2025 sur les ondes de Diwan FM au sujet de la saison oléicole et de l'état général du secteur. Invité de l'émission « 60 minutes », M. Zayani a rappelé que la Loi de finances 2025 prévoyait des revenus de 7.000 millions de dinars issus des exportations d'huile d'olive. Il a déclaré : « si on atteint la moitié, ce serait déjà miraculeux ! » Il a également précisé que les exportations d'huile d'olive ont dépassé 2400 millions de dinars. « Dans le meilleur des scénarios, nous allons encore exporter 80.000 tonnes », a précisé l'expert agricole, ce qui impliquerait près de 3500 millions de dinars de revenus d'exportation. Faouzi Zayani a ensuite appelé à l'instauration d'une politique étatique spécifique à l'huile d'olive, d'autant plus que le marché mondial connaît un pic de production. Il a ensuite indiqué que la Tunisie exporte 59 % de sa production d'huile d'olive vers l'Europe, 24 % vers les Etats-Unis et 9 % vers le continent africain. Quant à l'huile d'olive biologique, M. Zayani a indiqué que 90 % des exportations de notre pays se dirigent vers l'Europe et les Etats-Unis, contre 10 % pour le reste du monde. « C'est triste que le communiqué du ministère de l'Agriculture du 12 mai (Journée mondiale de l'agriculture) n'ait pas évoqué la récolte de la saison prochaine, surtout que celle-ci s'annonce plus importante que la précédente », a déploré Faouzi Zayani. « Il fallait valoriser notre produit et anticiper les évolutions du marché », a-t-il poursuivi. Il a ensuite précisé que tous les producteurs du bassin méditerranéen s'attendent à une grande récolte pour la saison prochaine, notamment grâce aux conditions climatiques favorables. « Le rôle des ministres et des hauts responsables, c'est la prospective », a déclaré M. Zayani, tout en déplorant l'absence de l'huile d'olive tunisienne sur les marchés asiatiques et africains. Il a également appelé à une analyse objective des chiffres et données relatives au secteur, ainsi qu'à un dialogue avec les intervenants et experts du domaine. « Chaque jour, nous comptons les martyrs à Gaza et les médailles et récompenses pour notre huile… Et après, qu'est-ce qu'on en a fait ? » a-t-il conclu.