Le nouveau président de l'Ordre des ingénieurs, Mohsen Gharsi, est intervenu mardi 3 juin 2025 sur les ondes d'Express FM afin de revenir sur les challenges et problèmes que rencontre le métier. Le président, fraîchement élu ce dimanche 1er juin 2025, a d'abord expliqué que, durant son mandat, il misera sur la jeunesse ingénieuriale et son implication dans le secteur. Il a déploré que cette catégorie soit privée de la possibilité de se présenter aux postes importants au sein de l'Ordre, tout en soulignant que 40 % des ingénieurs sont âgés de 28 à 37 ans. Invité de l'émission « Expresso », M. Gharsi est revenu sur la migration des ingénieurs vers l'étranger. Il a déclaré : « Si l'on considère la perte de quarante mille ingénieurs ces dernières années comme un fléau normal, je me demande qui va bâtir le pays dans les prochaines années. » Il a également indiqué que plus de 95 % des ingénieurs en informatique quittent le pays, ce qui constitue selon lui un problème majeur. Il a aussi déploré les conditions financières des ingénieurs tunisiens, qualifiant l'accord de février 2021 de véritable choc pour la profession. « Il y a des ingénieurs qui partent à la retraite avec un salaire qui ne dépasse pas 1700 dinars », a dénoncé M. Gharsi. Il a ensuite appelé la cheffe du gouvernement à adopter des réformes en faveur de la profession et à revoir l'accord de 2021. Quant aux solutions, l'invité de Wassim Ben Larbi a indiqué que le statut de l'ingénieur est un point primordial dans les réformes dont le métier a besoin. Il a également rappelé que, lors de l'incident tragique de Mezzouna, c'est l'Ordre des ingénieurs qui avait été le premier à proposer des solutions, tout en appelant les autorités à engager un réel dialogue pour sauver un secteur en perte de 40.000 ingénieurs. Il a aussi précisé que la Tunisie forme entre 8000 et 8500 ingénieurs par an. Il a rappelé que, pour exercer le métier d'ingénieur, il faut détenir un diplôme reconnu par les autorités et être adhérent à l'Ordre des ingénieurs afin d'obtenir un matricule. Dans le cas contraire, il s'agit, selon lui, d'une usurpation d'identité, un phénomène qui a nui au secteur ces dernières années. Concernant l'élaboration d'une grille salariale obligatoire pour les ingénieurs, Mohsen Gharsi a appelé le gouvernement à étudier le projet de statut de la profession. Dans le cas contraire, l'Ordre approchera des députés pour présenter une initiative législative.