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Contre l'oubli, une caravane
Publié dans Business News le 10 - 06 - 2025

Ça ne sert peut-être à rien, mais ça sert à énormément de choses…
Cela fait des années – plus que des mois – que les Tunisiens assistent, désemparés, au génocide palestinien, sans savoir quoi faire. Des familles décimées, des enfants déchiquetés, des adultes endeuillés, injustement séparés de leurs terres et de leurs proches. L'une des plus grandes injustices de notre époque, documentée, photographiée, commentée en stories et en live streaming depuis 2023. De quoi raviver cette rage de l'humain, ce brasier de l'injustice, cette soif de se rendre utile.

Un geste plus grand que l'aide matérielle
La caravane de la Résistance – dite Al Soumoud – a quitté la Tunisie hier à 6 heures du matin. Son périple a été suivi en direct par des milliers de Tunisiens qui, désespérément, ont formulé le souhait d'y prendre part. Elle a été acclamée par des foules en quête de justice et de gestes concrets. Si elle transporte vivres, eau et aide humanitaire, son objectif premier est davantage le message qu'elle incarne que l'assistance « physique » qu'elle pourrait offrir à un peuple décimé, affamé et isolé, privé d'accès à toute aide extérieure. « L'endroit le plus affamé au monde », tel que le décrit l'ONU.

Une solidarité qui dérange
Pendant que le monde – du moins la partie qui n'a pas été souillée ni pervertie par le cynisme – regarde avec admiration cet élan de solidarité venu d'un pays aux moyens si modestes, les mauvaises langues, encore elles, trouvent matière à raillerie : « Le meilleur moyen de faire parler d'eux » ; « Ils oublient les malheurs qui agitent leur pays pour aller sauver celui des autres » ; « L'acte héroïque de ceux qui n'ont rien » ; « De qui se moquent-ils ? ».
La situation du pays implique-t-elle que l'on devienne aveugle à toute cause au-delà de nos frontières ? Existe-t-il une hiérarchie des causes dont il faudrait s'acquitter d'abord avant d'avoir le droit de penser à une autre ? Dirait-on qu'il faut cesser de plaider pour les prisonniers d'opinion parce que la vie est chère ? Qu'on ne devrait plus dénoncer les féminicides à cause de la chute du dinar ? Cette hiérarchisation absurde des causes ne fait qu'étouffer un peu plus la conscience citoyenne.

Quand le symbole devient résistance
Car c'est précisément dans ces moments-là qu'émerge une forme de résistance douce, mais essentielle : celle du sens. Quand l'impuissance institutionnelle est flagrante, l'initiative populaire devient acte de foi, d'espoir et de mémoire. La caravane n'est pas seulement un trajet logistique, c'est une trajectoire morale.
Ceux qui dénoncent aujourd'hui « l'inutilité » de Al Soumoud sont souvent ceux-là mêmes qui, pendant des mois, ont pleuré notre inaction face aux images insoutenables de Gaza. L'être humain, si petit soit-il, est-il réellement insignifiant face aux géants de ce monde ? Ne peut-il pas faire entendre sa voix à travers une campagne de boycott ? Ne peut-il pas manifester, scander des slogans, semer les graines d'un impact que l'Histoire finira par récolter ?
La caravane Al Soumoud n'a pas pour ambition d'apporter une aide humanitaire massive, mais elle revendique haut et fort sa nature : un acte symbolique de résistance face à l'injustice. Un acte à travers lequel les Gazaouis se sentiront moins seuls, moins acculés, moins abandonnés par un monde indifférent. Un acte qui permettra aussi de révéler les pays qui ont facilité son passage, et ceux qui, au contraire, auront dressé des murs.
Ce trajet devient alors une ligne de fracture entre les discours et les actes, entre ceux qui ferment les yeux et ceux qui choisissent, même symboliquement, de se lever. Car il ne s'agit pas seulement de géographie ou d'humanitaire, mais de dignité partagée.
Ce geste, aussi modeste soit-il, rappelle que l'être humain reste capable de bonté, d'abnégation, de courage. Que malgré la pauvreté de ses moyens et sa relative impuissance, il peut choisir d'agir. Et que parfois, ce choix-là suffit à sauver ce qu'il reste d'humanité en nous. Loin de toute récupération politique, trop facile pour certaines âmes avides d'attention. Loin de tout amalgame qui viderait de sa substance tout acte humanitaire.

La caravane Al Soumoud n'est en rien différente du navire Madleen avec à son bord l'indomptable Greta Thunberg. Celle qu'on a flanquée de tous les maux pour décrédibiliser sa lutte simple et engagée pour les causes justes et désespérées, comme la Palestine… ou le climat. Un navire qui n'a pas réussi à atteindre les terres palestiniennes, mais qui a provoqué un véritable raz-de-marée médiatique.
La caravane Al Soumoud ne prétend pas réparer l'irréparable, mais elle crie haut ce que nombreux pensent impossible : nous ne sommes pas impuissants et chaque action, infime soit-elle, a un impact...


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