Alors que la Caravane de la Résilience « Al Soumoud » poursuit son chemin en direction de Gaza pour briser le blocus et appeler à la fin du génocide, ses organisateurs ont publié, mercredi 11 juin 2025, un communiqué explicatif à l'adresse des autorités et du peuple égyptiens. Ce texte vise à clarifier les véritables intentions de « cette initiative populaire maghrébine » et à lever tout malentendu quant à sa nature ou à ses objectifs. Le communiqué précise : « Cette caravane n'a aucune affiliation politique ou idéologique. Elle est populaire, citoyenne et solidaire, regroupant des hommes et des femmes venus de tout le Maghreb : membres de la société civile, médecins, journalistes et avocats. Elle ne véhicule aucun discours hostile à l'Etat égyptien et ne s'immisce en aucune manière dans ses affaires internes. ». Les organisateurs soulignent que les contacts établis avec les autorités égyptiennes ont toujours été strictement limités aux aspects juridiques, administratifs et sécuritaires liés au passage de la caravane. Ils réaffirment leur respect total de la souveraineté de l'Egypte sur ses frontières, et précisent qu'ils n'entreront sur le territoire égyptien qu'avec l'accord officiel des autorités concernées. « Le seul objectif est de briser le blocus inhumain imposé à Gaza, d'exiger la fin du génocide et de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire. À aucun moment il n'a été question d'exercer une pression sur l'Egypte ou de la mettre dans l'embarras », insiste le texte.
Dans le même esprit, le bâtonnier Hatem Mziou, président de l'Ordre national des avocats de Tunisie, a rappelé ce mercredi matin que l'Ordre fait partie intégrante du comité organisateur de la caravane, et que sa participation s'inscrit dans une mobilisation préparée depuis plus d'un an. « Plusieurs de nos confrères sont déjà avec la caravane en Libye. D'autres les rejoindront par voie terrestre entre le 15 et le 17 juin. Un avion affrété par l'Ordre partira le 14 juin avec à son bord des avocats, journalistes et médecins », a-t-il précisé. Concernant l'entrée en Egypte, Me Mziou a indiqué que les démarches pour l'obtention de visas ont été entamées depuis plusieurs mois, via l'ambassade égyptienne à Tunis. « Nous avons multiplié les demandes, mais la réponse est toujours restée la même : il faut attendre les instructions des autorités centrales au Caire. Un comité juridique reste en contact avec l'ambassade en attendant une réponse définitive », a-t-il expliqué.
La caravane espère atteindre la frontière égyptienne dans la soirée du 13 ou du 14 juin. Pour les organisateurs comme pour l'Ordre des avocats, l'heure est à la mobilisation morale et humanitaire, loin de toute instrumentalisation politique. « Si l'Egypte nous autorise à rejoindre Rafah, nous respecterons ses lois et nous abstiendrons de tout discours dirigé contre ses autorités. Notre seul ennemi est l'occupant sioniste qui extermine notre peuple à Gaza », conclut le communiqué.
Enfin, le texte appelle Le Caire à se montrer à la hauteur de ce moment historique pour la Palestine et pour l'ensemble de la nation arabe, en rappelant le rôle de premier plan qu'a toujours joué l'Egypte dans la défense de la cause palestinienne. « L'Egypte, qui a tant donné pour la Palestine, ne refusera pas l'entrée de ses propres frères et sœurs venus soutenir Gaza, briser le siège, rejeter les plans de déplacement forcé et exiger l'acheminement de l'aide humanitaire », concluent les organisateurs.