Wajih Dhakkar, président de l'Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM), a dénoncé, jeudi 26 juin 2025, les conditions de travail précaires des jeunes médecins et l'indifférence du ministère de la Santé face à leurs revendications. Dans une publication partagée sur son profil Facebook, M. Dhakkar a rappelé que ces médecins, parmi les plus sollicités du secteur public, perçoivent à peine 1 500 dinars par mois, avec des gardes rémunérées un dinar de l'heure, tout en assurant jusqu'à 120 heures de travail par semaine. À cela s'ajoutent des charges personnelles importantes : mutations tous les six mois, loyers exorbitants dans des régions comme Sousse ou Bizerte, et frais de participation à des congrès scientifiques imposés. Il a également expliqué qu'en dépit de la création de l'OTJM en 2017, les jeunes médecins n'avaient, jusqu'ici, jamais mené de lutte pour des revendications financières. Leur mouvement actuel vise à rester en Tunisie pour servir les hôpitaux, mais dans des conditions dignes.
Après plusieurs grèves et boycotts des choix de stage, dont celui prévu le 1er juillet, le ministère a continué d'ignorer les appels au dialogue, allant jusqu'à répartir arbitrairement les affectations sur plus de 40 centres, afin de casser la mobilisation, selon Wajih Dhakkar. Il a ensuite pointé l'injustice sociale et administrative à l'égard de ces jeunes praticiens, en évoquant l'absence de prise en compte de situations personnelles délicates, l'impossibilité d'obtenir une exemption du service militaire, et des affectations décidées unilatéralement. Pour M. Dhakkar, cette gestion de crise illustre le mépris institutionnel envers une jeunesse médicale pourtant essentielle au système de santé. « Alors que les autorités prétendent vouloir retenir leurs enfants et freiner l'exode médical, elles contribuent en réalité à l'amplifier. Les résultats des équivalences à l'étranger en témoignent chaque année », a relevé le président de l'OTJM.
Il convient de rappeler que le 23 juin 2025, l'OTJM a annoncé le succès de sa quatrième opération de boycott du processus de choix des centres de stage pour les résidents en médecine familiale. Avec un taux de participation estimé à 97,2%, la mobilisation a été massive, en particulier parmi les étudiants de quatrième et cinquième années. L'OTJM y voit une preuve de la détermination des jeunes médecins, qui conditionnent tout retour à la normale à l'ouverture de négociations sérieuses avec leur organisation.