Le Hamas a annoncé, vendredi 4 juillet 2025, être prêt à « engager immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition d'accord de cessez-le-feu à Gaza où, selon la Défense civile, l'offensive israélienne a fait 52 morts en 24 heures. L'annonce du Hamas intervient avant un déplacement lundi à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour rencontrer le président Donald Trump, qui fait pression pour un cessez-le-feu à Gaza, dévastée par près de 21 mois de guerre. A l'issue de « consultations internes et avec (d'autres forces) palestiniennes », le mouvement islamiste palestinien a indiqué dans un communiqué être « prêt à engager immédiatement et sérieusement un cycle de négociations sur le mécanisme de mise en œuvre » d'une proposition de trêve parrainée par Washington et qui lui a été transmise par la médiation du Qatar et de l'Egypte. Selon une source palestinienne proche des discussions, la proposition « comprend une trêve de 60 jours » pendant laquelle le Hamas libérerait la moitié des otages israéliens encore en vie en échange de la libération des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
L'armée israélienne a poursuivi vendredi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile faisant état de 52 Palestiniens tués dans les raids aériens, bombardements et tirs, dont onze près de sites d'aide humanitaire. A l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où ont été transportés des corps de Palestiniens enveloppés dans des linceuls en plastique, des hommes récitent la prière des morts. A côté, des femmes en pleurs entourent le corps d'un proche. « Mon fils est allé chercher de la farine ! Ils nous disent chercher 'venez chercher les aides', nous y allons et ils nous tirent dessus », se lamente Nidaa al-Farra, qui a perdu son fils de 19 ans près d'un site de distribution d'aide. « Jusqu'à la racine » La distribution de l'aide est gérée depuis fin mai par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation au financement opaque soutenue par Israël et les Etats-Unis. L'ONU a affirmé que plus de 500 personnes avaient été tuées depuis fin mai près des sites du GHF. La fondation nie tout incident « à proximité » de ses sites. Interrogé sur les bombardements rapportés par la Défense civile (une organisation de premiers secours), l'armée israélienne a déclaré « mener des opérations pour démanteler les capacités militaires du Hamas ». Elle a également fait état de « la mort au combat » d'un soldat à Gaza. L'ONG Médecins sans frontières a affirmé de son côté qu'un de ses anciens collaborateurs, Abdallah Hammad, figurait parmi les Palestiniens tués jeudi alors qu'ils attendaient des camions d'aide près de Khan Younès. Cette semaine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé vouloir éliminer « jusqu'à la racine » le Hamas, redisant l'un des buts affichés de la guerre, mais il a également indiqué que la priorité première était de ramener tous les otages encore détenus, à Gaza, « sans exception »: les morts comme les vivants. Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Cessez-le-feu « permanent » Donald Trump a assuré mardi qu'Israël avait accepté de finaliser les termes d'un cessez-le-feu et exhorté le Hamas à l'accepter, évoquant un accord proche. Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, réclame publiquement un cessez-le-feu « permanent » et un retrait israélien de Gaza. Une première trêve d'une semaine en novembre 2023 puis une seconde de deux mois début 2025 à Gaza, ont permis le retour de nombreux otages israéliens en échange de la libération Palestiniens détenus par Israël. En mars, faute d'accord sur la suite du cessez-le-feu, Israël a coupé l'arrivée de l'aide humanitaire à Gaza (ne desserrant que partiellement son blocus en mai) avant de reprendre son offensive sur le petit territoire côtier, où quelque 2,4 millions de Palestiniens vivent dans des conditions terribles selon l'ONU et des ONG. Au moins 57.268 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israéliennes sur la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, confirmées par l'ONU.