L'exploit est de taille, et il est signé Ahmed Jaouadi. Le jeune nageur tunisien de 20 ans a décroché, mercredi 30 juillet 2025 à Singapour, la médaille d'or du 800 mètres nage libre lors de la finale des championnats du monde de natation en grand bassin. Avec un chrono exceptionnel de 7 minutes 36 secondes et 88 centièmes, Ahmed Jaouadi s'est imposé devant l'Allemand Sven Schwarz (7'39''96) et son compatriote Lukas Märtens (7'40''19), dans une course maîtrisée de bout en bout. Le Tunisien signe là la meilleure performance de sa carrière, à seulement quelques secondes du record du monde (7'32''12), tout en battant au passage le record de France et s'approchant du record d'Europe. Une performance retentissante qui marque l'émergence d'un nouveau phénomène de la natation mondiale. Le Comité national olympique tunisien a salué cette victoire dans un message enthousiaste publié sur ses réseaux sociaux : « La route vers les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 commence ici… Championnats du monde de natation – Singapour : Mille bravos à la Tunisie ! Bravo Jaouadi ! Ahmed Jaouadi, champion du monde du 800 m nage libre avec un temps de 7:36.88. Félicitations à la Tunisie ! ». Ce titre mondial vient récompenser des années de travail acharné et une ascension fulgurante dans les bassins internationaux. Avec cette médaille d'or, Ahmed Jaouadi entre dans l'histoire du sport tunisien et se positionne désormais comme un sérieux prétendant pour les Jeux olympiques de Los Angeles 2028.
Mais au-delà de la fierté nationale, cette médaille d'or devrait faire réfléchir les responsables tunisiens sur l'urgence de repenser la politique sportive du pays. Car si Ahmed Jaouadi est monté sur la plus haute marche du podium, c'est aussi – faut-il le rappeler – grâce à une préparation intensive en France, sous la houlette d'un entraîneur français. Les commentateurs étrangers ne se sont d'ailleurs pas privés de le souligner. Il est donc temps, encore une fois, de le dire : le potentiel existe, les talents sont là. Ce qui manque, ce sont les moyens, la vision et la volonté politique. Cette victoire éclatante doit être le signal que les sports individuels méritent bien plus qu'un rôle décoratif dans les politiques publiques. Un encadrement structuré, des infrastructures dignes, et un soutien constant : voilà ce qu'il faut pour transformer des performances isolées en dynamique nationale. À seulement 20 ans, Ahmed Jaouadi incarne déjà l'espoir d'une nouvelle génération de nageurs tunisiens. La Tunisie, qui célèbre cette victoire avec fierté, voit en lui un champion au potentiel hors norme — mais encore faut-il qu'elle lui donne les moyens de continuer à briller.