Dans un communiqué publié vendredi 8 aout 2025, le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères a vivement dénoncé l'adoption, dans la nuit, par le gouvernement israélien, d'un plan visant à étendre une nouvelle fois les opérations militaires dans la bande de Gaza, avec pour objectif le contrôle total de la ville de Gaza et, à terme, de l'ensemble du territoire gazaoui. La France condamne dans les termes les plus forts cette décision, rappelant sa ferme opposition à toute forme d'occupation de la bande de Gaza, ainsi qu'à tout déplacement forcé de sa population. Selon le communiqué, ces actions constitueraient de graves violations supplémentaires du droit international et mèneraient à une impasse absolue, portant atteinte aux aspirations légitimes du peuple palestinien à vivre en paix dans un Etat viable, souverain et contigu. Paris estime également que ces actions représenteraient une menace pour la stabilité régionale. Le Quai d'Orsay insiste par ailleurs sur le fait qu'une telle escalade ne contribuerait en rien à la sécurité d'Israël ni de ses ressortissants, y compris celle des otages toujours détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. La France réitère son appel à la libération immédiate et inconditionnelle de ces otages, exhortant le Hamas à accepter les propositions de cessez-le-feu plutôt que de prolonger, par une attitude obstructionniste, le calvaire de la population gazaouie. Elle appelle en outre au désarmement du Hamas et à sa reddition.
En ce qui concerne l'avenir de Gaza, la France affirme que celui-ci doit s'inscrire dans le cadre d'un futur Etat palestinien dirigé par l'Autorité palestinienne. Elle souligne sa détermination à œuvrer pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats, seule issue permettant de garantir une paix et une sécurité durables pour les Israéliens comme pour les Palestiniens. La France rappelle son engagement dans ce sens, notamment lors de la conférence de New York co-présidée avec l'Arabie saoudite, et affirme qu'elle poursuivra le travail engagé avec ses partenaires et les Nations Unies pour le déploiement d'une mission internationale temporaire de stabilisation, chargée d'assurer la sécurité des deux peuples. Enfin, elle appelle l'ensemble de ses partenaires et les autres Etats à rejoindre cette dynamique collective.
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé, hier soir, un plan du Premier ministre Benjamin Netanyahu visant à prendre le contrôle total de la ville de Gaza, déjà ravagée par près de deux ans de guerre. L'opération, destinée à « vaincre » le Hamas, récupérer les 49 otages (dont 27 présumés morts) et instaurer une administration civile excluant le Hamas et l'Autorité palestinienne, prévoit un contrôle sécuritaire israélien et une démilitarisation complète de Gaza. La communauté internationale a largement condamné ce projet, jugé contraire au droit international et susceptible d'aggraver la crise humanitaire. L'ONU, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne, la Turquie et la Chine ont appelé à l'arrêt immédiat du plan et à un cessez-le-feu. À Gaza, où 75 % du territoire est déjà occupé par l'armée israélienne, les habitants vivent sous les bombardements et les déplacements forcés. Le Hamas dénonce un « nouveau crime de guerre » et accuse Israël de sacrifier les otages. En Israël, les familles de ces derniers craignent leur abandon. Depuis le début du conflit, plus de 61.000 Palestiniens ont été tués et l'aide humanitaire reste très insuffisante, renforçant les craintes d'une famine généralisée et d'une aggravation des souffrances civiles.