La section de Bizerte de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH) a publié, mardi 14 octobre 2025, un communiqué de soutien au personnel du service des urgences de l'hôpital universitaire Habib Bougatfa. Elle a dénoncé les conditions de travail « catastrophiques » au sein du service, comme dans de nombreux établissements de santé du pays, estimant qu'elles ne répondent même pas au minimum requis. Selon la LTDH, l'ensemble du personnel — médecins, paramédicaux, agents et administratifs — subit des violences physiques et morales alors qu'il assure les services de santé jour et nuit. La ligue rappelle que ces agressions interviennent après d'autres incidents similaires visant le personnel des urgences, sans réaction de la part de l'administration ni des autorités régionales, et ce malgré les nombreuses correspondances adressées.
Tout en saluant le dévouement et le professionnalisme des soignants, la LTDH Bizerte condamne fermement ces agressions répétées et exprime sa solidarité avec eux à l'occasion de la grève et la manifestation prévues le 15 octobre 2025. Elle appelle, enfin, les autorités régionales et centrales à intervenir rapidement pour assurer la sécurité du personnel, améliorer leurs conditions professionnelles et matérielles, et accélérer les recrutements afin de pallier les postes vacants qui aggravent la dégradation des services hospitaliers.
L'Organisation tunisienne des jeunes médecins avait annoncé une série de mouvements de protestation au sein du service des urgences de l'hôpital universitaire Habib Bougatfa de Bizerte, à partir du 15 octobre 2025, pour dénoncer les agressions répétées dont sont victimes le personnel médical et paramédical. L'organisation déplore l'absence totale de mesures concrètes de la part des autorités pour assurer la sécurité du corps soignant et la protection des établissements de santé. Elle appelle l'ensemble des internes, résidents, infirmiers, techniciens et médecins de la santé publique à se mobiliser pour défendre leur droit à exercer dans un environnement sûr et respectueux. La première journée de protestation se tiendra le 15 octobre et comportera deux volets : le port de brassards rouges tout au long de la journée, en signe de solidarité et de dénonciation des violences subies, puis une halte protestataire à 10 heures du matin devant le service des urgences, avec maintien des seuls services vitaux.
L'Organisation tunisienne des jeunes médecins tient pour responsables la direction de l'hôpital, les autorités régionales et le ministère de la Santé de la dégradation de la situation. Elle leur reproche leur silence et leur inaction, malgré les promesses formulées lors d'incidents précédents et la pétition signée par plus de cinquante professionnels de santé, réclamant des mesures urgentes pour garantir leur sécurité. Estimant que le manque de réaction des autorités a conduit à cette escalade, l'organisation souligne que ce mouvement n'est qu'un premier avertissement. Elle prévient que d'autres formes d'action pourraient suivre si des décisions concrètes ne sont pas prises rapidement pour protéger les soignants et préserver la dignité du personnel hospitalier.