Un grave incident a marqué la nuit de garde au service des urgences de l'hôpital Habib Bourguiba de Sfax, samedi dernier. Le médecin résident Nadim Derouiche a été violemment agressé par un patient, subissant des blessures à la tête qui ont nécessité un arrêt de travail médical de six semaines. Mobilisation des jeunes médecins La nouvelle a rapidement suscité une vague d'indignation. L'Organisation tunisienne des jeunes médecins a confirmé l'agression et organisé un rassemblement de protestation dans la cour de l'hôpital. Son représentant, Abdelwahab Ben Hamed, a dénoncé la gravité de cet acte et alerté sur la répétition de ce type de violences dans les établissements de santé. Une réunion avec le directeur régional de la santé a permis de convenir de plusieurs mesures immédiates : * Suivi judiciaire de l'agresseur avec la désignation d'un avocat pour engager les procédures légales. * Renforcement de la sécurité dans les services d'urgences et hospitaliers. * Engagement officiel pour restaurer la dignité du médecin agressé. * Responsabilisation des autorités en cas de manquements à la protection du personnel médical. Une direction hospitalière critiquée Malgré ces engagements, Abdelwahab Ben Hamed a pointé du doigt l'absence de réaction officielle de la direction de l'hôpital, dénonçant le fait que l'incident n'ait pas été pris en charge formellement. Il a également fustigé la pression exercée sur les médecins pour reprendre leur poste dans des conditions jugées « indignes et dangereuses ». Selon lui, la multiplication des agressions est directement liée à l'absence de lois dissuasives et au manque de dispositifs de sécurité dans les établissements de santé. Appel à une réaction ferme des autorités Dans un communiqué officiel, l'Organisation tunisienne des jeunes médecins a exprimé sa vive indignation et son inquiétude face au silence des autorités hospitalières. Elle accuse la direction de ne pas avoir officiellement consigné l'agression et d'avoir contraint les médecins à poursuivre leur travail sans garanties suffisantes pour leur sécurité. L'organisation appelle le ministère de la Santé et les autorités locales à agir rapidement pour protéger le personnel médical, en particulier les jeunes médecins en première ligne dans les services d'urgence. Elle avertit que la persistance de ces violences pourrait conduire à des mobilisations de grande ampleur destinées à exiger des conditions de travail sécurisées et le respect des soignants. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!