Le mouvement Ennahdha a réagi, dans un communiqué publié mercredi 15 octobre 2025, au verdict en appel prononcé dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd. Dans ce document, le parti affirme que les jugements rendus par la Cour d'appel de Tunis, mardi 14 octobre 2025, confirment la « fausseté des accusations » portées contre Ennahdha et son président, Rached Ghannouchi. Selon le texte, ces verdicts interviennent « après plus de douze années de campagnes d'accusations infondées » visant à impliquer le mouvement et son dirigeant dans le meurtre de l'opposant politique Chokri Belaïd, assassiné par balles le 6 février 2013. Ennahdha souligne que la décision de la Cour d'appel « n'inclut aucune condamnation, directe ou indirecte, contre un membre du mouvement, quel que soit son rang ». Le parti y voit une confirmation de sa position selon laquelle l'affaire aurait été exploitée politiquement par des « forces hostiles » dans le but de « ternir sa réputation et d'influencer l'opinion publique ». Le communiqué dénonce également les retards volontaires qui auraient, selon le mouvement, prolongé la durée du procès. Ennahdha accuse certaines parties civiles d'avoir cherché à instrumentaliser la justice à des fins politiques, « incapables de vaincre le mouvement sur le terrain politique et populaire ». Enfin, le parti affirme que les jugements rendus ne sauraient être interprétés comme le résultat d'un appareil judiciaire sous influence : « Ce verdict a été prononcé alors qu'Ennahdha est dans l'opposition, dans un climat politique autoritaire hostile à la démocratie. »
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près la Cour d'appel de Tunis a rendu, mardi 14 octobre 2025, ses jugements dans le dossier de l'assassinat de Chokri Belaïd. Les verdicts, prononcés à l'aube, vont du non-lieu à la peine de mort par pendaison. La Cour a statué sur 23 accusés, dont quatorze en état d'arrestation et neuf en liberté. Le dossier avait été mis en délibéré lundi 13 octobre 2025, après les plaidoiries du ministère public, de la défense et des parties civiles. En première instance, la cinquième chambre criminelle spécialisée du Tribunal de première instance de Tunis avait rendu son jugement le 27 mars 2024, concluant à plusieurs condamnations lourdes, dont des peines de prison à vie et une peine capitale. Le verdict en appel du mardi 14 octobre 2025 marque ainsi une nouvelle étape décisive dans le long processus judiciaire autour de l'assassinat de Chokri Belaïd, figure emblématique de l'opposition tunisienne.