L'information circule depuis quelques jours dans le milieu industriel tunisien. Il semblerait que le géant indien (et mondial) du métal Lakshmi Mittal soit intéressé par une entrée dans le capital de la société tunisienne de sidérurgie El Fouladh. Bien qu'elle ne soit toujours pas encore confirmée officiellement, l'information a été rapportée dans le quotidien Ashourouq dans son édition du mercredi 30 juillet 2008, qui précise que Mittal aurait déjà envoyé une délégation présidée par un Tunisien afin d'effectuer une étude sur l'état d'El Fouladh. Mittal ne serait pas l'unique intéressé par le rachat de parts dans El Fouladh. Le quotidien arabophone écrit que des investisseurs marocains seraient également en lice et ils auraient même présenté une proposition non officielle en ce sens lors d'une journée de partenariat tuniso-marocaine. Rappelons, de notre côté, que le PDG de la société, Ammar Chaïeb, a évoqué dernièrement l'option d'introduire un partenaire stratégique dans le capital de la société afin de pouvoir mettre en place un programme d'investissement assurant la production jusqu'à un million de tonnes de fer annuellement. L'opération, selon le PDG, pourrait être conclue dans les 24 mois. Selon la réglementation en vigueur en Tunisie, le passage par l'étape d'un appel à candidatures international est incontournable. Reste qu'il s'agit d'un secteur sensible où les acteurs internationaux se comptent sur les doigts. L'option d'une vente de gré à gré pourrait donc ne pas être exclue si l'Etat tunisien trouve son compte d'autant plus qu'El Fouladh est en période de crise actuellement. La production actuelle d'El Fouladh est nettement inférieure aux besoins croissants du marché. Alors que ce dernier exige 600.000 tonnes annuellement, la capacité de production d'El Fouladh n'est que de 100.000 tonnes, soit à peine 20% de la demande.