Les transactions portant sur le titre de l'UIB-Société Générale se sont multipliées ces derniers temps, sans que l'on sache qui est derrière. Le 17 juillet, deux transactions de bloc ont été réalisées sur le titre UIB, portant sur 283 138 actions au prix unitaire de 15 dinars, soit 4,247 millions de dinars. Entre qui et qui ? Personne ne le sait. Un mois plus tard, le 17 août, trois transactions de bloc sur un total de 2 264 988 actions sont réalisées au prix unitaire de 14,5 dinars, soit un montant global de 32,842 millions de dinars. Cette fois, on connait le nom du vendeur (Tunisair), mais pas celui de l'acheteur. Deux Tunisiens et un étranger seraient derrière. Qui ? Mystère ! Le 19 août, le groupe ABS (Atef Ben Slimane) qui détient 5,19% des actions ordinaires de l'UIB cède sur le marché 76 053 actions, représentant 0,43% des actions de la banque. Le groupe ABS déclare qu'il envisage de poursuivre la cession des actions et des droits de vote lui appartenant. Le 2 septembre, sept transactions de bloc ont été réalisées sur le titre UIB, portant sur 568 200 actions au prix unitaire de 17,600 DT, soit un total de 10 millions de dinars. Deux jours plus tard, le 4 septembre, une transaction de bloc sera réalisée. Elle porte sur le même nombre d'actions que les sept opérations précédentes (568 200) et sera cédée au même prix. Le 8 septembre, la Bourse de Tunis enregistre neuf transactions de bloc, portant sur quasiment le même nombre d'actions (568 206) et ce au même prix unitaire de 17,6 dinars. Ces différents mouvements opérés sur le titre interpellent les différents observateurs, actionnaires, intermédiaires et médias. Interrogé par un confrère, Mourad Ben Châabane patron de MAC SA, l'intermédiaire boursier qui s'est chargé de plusieurs transactions de bloc de l'UIB, s'est montré discret. Interrogé par Business News, Kamel Néji, directeur général de l'UIB, s'est montré discret également, en dépit de son sens de la communication et de la courtoisie. Tout ce qu'on sait, c'est que ce n'est pas fini et qu'il va y avoir d'autres transactions du même type. Qui est derrière ? Y a-t-il spéculation ? C'est le mystère le plus total. Légalement, il peut ne pas y avoir de communication boursière sur le sujet puisque les blocs portent sur 568 200 actions qui ne représentent "que" 2,89% des actions. Il faudrait dépasser les 5% pour qu'une communication soit obligatoire légalement. Et encore ! L'acheteur qui ne communique pas ne risque pas grand chose à part une amende (pas vraiment dissuasive) et son interdiction du droit de vote. En clair, un boursicoteur (ou spéculateur) peut faire ce qu'il désire en ventes et en achats, au vu et au su de tout le monde, sans que son nom soit dévoilé publiquement. En attendant, le titre croit considérablement. Alors que Tunisair l'a cédé à 14,5 dinars il y a trois semaines à peine, il a clôturé aujourd'hui à 17,2 dinars après avoir atteint 17,8 dinars le 1er septembre. Il y a un an, le titre UIB ne valait que 12 dinars. Pourquoi tant d'intérêt en si peu de temps ? Cherchez la faille !