Dans son rapport annuel, rendu public le 3 mai 2010 à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) brosse un état des lieux du secteur de l'information en Tunisie. Ledit rapport passe en revue la situation matérielle et les conditions de travail dans les différentes institutions journalistiques ainsi que le statut des journalistes exerçant dans le domaine selon une classification par spécialisation (presse écrite, audiovisuelle et électronique) et par institution sans oublier une évaluation du contenu de chaque support médiatique. On ressent, à travers ce rapport, un réel effort pour souligner les cas où des améliorations ont été enregistrées et pour déplorer, voire dénoncer les cas où des dépassements ou des aspects négatifs sont signalés. Tout y passe dans ce rapport exhaustif : l'Agence Tunis-Afrique-Presse (TAP), les télévisions et radios, aussi bien publiques que privées, les radios régionales, la Presse de Tunisie et Essahafa, les journaux des partis, les organes de presse privés, quotidiens et hebdomadaires. Le même rapport estime qu'étant donné les mutations enregistrées dans le paysage médiatique, il est temps que le Code de la presse soit, de nouveau, amendé afin qu'il soit au diapason de cette métamorphose. Le rapport met en exergue l'adhésion quasi-totale des journalistes autour de leur Syndicat qui compte, depuis le dernier congrès du 15 août 2009, plus de 1000 adhérents et met en relief les conventions signées avec Tunisair, Sevenair, Tunisie Telecom et une Banque de la place pour accorder des facilités, dans chacun des secteurs mentionnés (transport aérien, télécommunications et prêts bancaires) à ses adhérents. Le même rapport consacre un bon chapitre à la presse électronique en citant nommément les journaux les plus en vue et les mieux structurés dans ce domaine. Le SNJT lance un appel pour pallier au vide juridique dont se plaint ce secteur, ce qui prive ces organes et leurs journalistes du minimum de leurs droits dont notamment la carte de presse. Un vide juridique auquel on va remédier après l'intérêt que lui a accordé le programme présidentiel « Ensemble, relevons les défis », un intérêt réitéré par le chef de l'Etat qui, dans son message adressé à la famille des journalistes, à l'occasion de la Fête du 3 mai, a ordonné d'assurer le suivi à cette question en mettant au point les textes législatifs nécessaires à la bonne marche de ce secteur. Un bon point positif à l'actif du Bureau actuel du SNJT. En effet, c'est l'ancien Bureau du SNJT qui s'était opposé à l'octroi de cartes de presse, pour l'année 2009, aux journalistes de la presse électronique en dépit du soutien du ministère de la Communication à l'époque. Il est bon de souligner qu'en parcourant ce rapport de 45 pages, on remarque le travail méticuleux effectué par le SNJT pour fournir les données les plus objectives et les plus précises possibles dans un style sobre et posé, loin de toute démesure ou de recherche du sensationnalisme. Il est à noter, enfin, que les situations de 150 employés des établissements des radios et télévisons tunisiennes ont été régularisées en applications de la décision du Président Zine El Abidine Ben Ali portant régularisation de la situation des agents temporaires et des collaborateurs externes des établissements de la Radio et de la Télévision tunisiennes. Il s'agit d'une première tranche concernant les employés ayant quatre ans et plus d'exercice. Une deuxième tranche suivrait dans la période à venir sachant que leurs dossiers ont été soumis aux directions des radios et télévisions et au SNJT. Noureddine HLAOUI