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Tunisie - Est-il temps de repenser la politique sportive ?
Publié dans Business News le 12 - 07 - 2010

Assurément, elle est intéressante, cette enquête réalisée sous l'égide du ministère de la Jeunesse, du Sport et de l'Education physique, par l'Observatoire national du sport (ONS) en collaboration avec l'Institut national des statistiques (INS) et présentée devant un parterre de journalistes par Samir Laâbidi, ministre, lors d'une conférence de presse tenue mercredi 23 juin 2010, au siège de l'ATCE. Elle est intéressante, du moins, pour la double raison qu'elle est la première en son genre en Tunisie, étant donné que nous autres Tunisiens, nous ne sommes pas réellement habitués à ce qu'on nous sonde sur « nos pratiques » physiques et sportives d'autant plus que la même enquête vient confirmer, par l'occasion, qu'on est un peuple « inactif ». Car, au vu des résultats de l'enquête, seulement 17,2% des Tunisiens, soit un tunisien sur cinq, pratiquent, de plein gré, une activité physique et sportive, hors compétitive. Et c'est incontestablement un taux révélateur d'une inactivité inquiétante notamment au sein de la population juvénile.
Quitte à se demander, peut-être, si ce taux n'est que l'expression parfaite d'un malaise social. Même si on ne saurait le comparer à ceux enregistrés sous d'autres cieux, notamment ceux du pourtour méditerranéen, faute d'études comparatives, toujours est-il qu'il s'agit, à notre sens, d'un taux « préoccupant » et « inquiétant », étant donné que la pratique physique et sportive revêt une importance cruciale dans le développement des qualités humaines et des vertus inestimables pour le monde professionnel : la notion de challenge, l'esprit d'équipe, le respect des autres et de la règle, la loyauté et l'épanouissement et le dépassement de soi, pour ne citer que ces qualités.
En outre, tout le monde s'accorde sur le fait que les modalités de pratique physique et sportive et la qualité des expériences vécues, en la matière, exerceraient de profonds effets sur les jeunes appelés à devenir adultes et responsables dans leur milieu social, économique, politique, culturel et familial. D'aucuns y attribuent une importance capitale aux motivations à la participation des jeunes au sport.
A titre d'exemple, Norbert Elias, le sociologue allemand, l'auteur d'un ouvrage majeur de sociologie historique, "Sur le processus de civilisation" en l'occurrence, nous révélait que le sport constitue « un laboratoire privilégié pour réfléchir sur les rapports sociaux et leur évolution ». Mieux encore, la pratique des activités physiques, pour les jeunes, s'avère un très bon moyen pour lutter contre la sédentarité et de se tourner vers l'extérieur. Mis à part le rôle préventif du sport en matière de santé et dans la lutte contre les fléaux sociaux, il permet au « pratiquant » de s'épanouir physiquement, de développer sa tonicité et d'intégrer des règles et des valeurs sociales.
En Tunisie, les activités sportives et physiques dans les milieux scolaires, bénéficient d'une attention particulière visant la promotion du sport dans toutes les sphères socio-économiques, d'autant plus qu'elles sont parsemées, avec des degrés variables, dans tous les niveaux d'enseignement. La dernière consultation nationale sur la jeunesse a même fait ressortir que le sport est la deuxième occupation préférée chez les jeunes après les voyages. Mais les résultats de l'enquête en disent le contraire. Paradoxalement, par rapport à un taux de scolarisation en Tunisie de 99%, parmi les plus élevés dans le monde, le taux de la pratique des activités physiques et sportives hors compétitive, est seulement de 21,22% pour les élèves de l'enseignement primaire, 17,04% pour ceux du secondaire et 9,48% pour ceux de l'enseignement supérieur, tout en sachant que l'éducation physique est dispensée à raison d'une heure par semaine dans le premier cycle d'enseignement de base, de 3h dans les collèges et de 2h dans les lycées.
Comment expliquer ce fossé qui se creuse sans cesse, entre le « théorique » et la « pratique », loin en deçà de nos attentes et aspirations alors même que l'éducation physique dans les milieux scolaires, s'est durcie au cours de ces dernières années par un train de mesures, témoignant une volonté politique visant à promouvoir la pratique physique structurée dans les différents niveaux d'enseignement et de pêcher les futurs athlètes en développant le sport d'élite. Faut-il rappeler, à cet égard, que le milieu scolaire constitue un réservoir inépuisable des bonnes performances sportives ? L'enquête présentée ne nous dit rien à ce sujet.
Qui plus est, les résultats générés par l'enquête, vont à l'encontre des ambitions de la politique sportive du pays qui n'a pas lésiné, ni sur les efforts, ni sur les moyens pour exhorter les pratiques sportives et physiques à même de doter cette discipline d'un programme d'enseignement spécifique, d'une organisation pédagogique adéquate et équilibrée avec les autres disciplines d'enseignement général, d'un corps d'enseignement ayant des compétences professionnelles bien déterminées, des ressources didactiques dédiées à la nature de ces activités et d'un système de contrôle et d'évaluation intégrant des examens.
Un autre paradoxe. Le discours sur le sport est omniprésent dans l'espace public tunisien. On le trouve pratiquement partout : dans les médias, les maisons, les marchés, les cafés, les salons de coiffures, les forums de discussion sur la toile et allant jusqu'aux chambres de députés et des conseillers. Il occupe une place prépondérante dans la société, à un point tel que l'on croit qu'il est en compétition avec le pain, le produit le plus cher au cœur des Tunisiens, que l'on croit aussi que nous produisons à la chaîne les athlètes de haut niveau, que nous figurons parmi les nations les plus médaillées dans le monde dans les différentes compétitions. Pourtant, l'histoire ne retient que les noms de deux champions olympiques tunisiens, Gammoudi et Mellouli. Et C'est tout !
Bien évidemment, il y a du vrai dans tout cela. Les Tunisiens sont des fervents pratiquants, sportivement parlant bien entendu, seulement devant la télévision. En témoignent, les heures passées assis devant les petits écrans à regarder les matches de différentes compétitions nationales, régionales et internationales. Une remarque de taille s'impose : Le traitement médiatique du sport nous a induit tous en erreur, les résultats de l'enquête, sans équivoque, en disent trop à ce sujet.
Nonobstant le fait que la pratique des activités sportives et physiques est loin d'être le « sport » favori pour les Tunisiens, il y a une constatation qu'il faut retenir. L'étude constitue, assurément, une base de données permettant la mise en place de plans appropriés pour motiver davantage les Tunisiens à la pratique des sports et des activités physiques, tel que l'a précisé Samir Laâbidi, ministre de la Jeunesse, du Sport et de l'Education physique. En sus des dispositifs d'aide à l'accès à la pratique sportive dans les milieux des jeunes, il serait intéressant de repenser la politique sportive actuelle, et mettre davantage l'accent sur le volet de la formation des jeunes et vers plus d'institutionnalisation du sport en Tunisie. Après tout, dans notre société d'aujourd'hui, moderne qu'elle soit, tout se mesure à l'aune des “performances”. Walid Ahmed Ferchichi


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