Les banlieues populaires de Tunis ont vécu, malheureusement, la nuit du jeudi 13 janvier 2011, une autre nuit de saccage. Beaucoup d'agences bancaires, des magasins, des postes de police, mais aussi des pancartes et des feux de signalisation, ont été vandalisés de manière parfois très spectaculaire. Les gens s'attroupent, un peu sonnés. Presque tous montrent leur indignation. Mais quelque chose semble changé depuis jeudi 13 janvier 2011. Le peuple s'exprime. Les Tunisiens se parlent. Ils discutent de l'avenir de leur pays. Au centre ville de Tunis, peu avant midi, une manifestation regroupant pas moins de 5.000 personnes (à vue d'œil) s'est arrêtée devant le ministère de l'intérieur. Les pancartes levées sont en arabe, en français, en anglais. Les slogans déclamés sont hostiles au président de la République et à sa famille. A midi environ, l'atmosphère autour du cœur de la manifestation est plutôt bon enfant. Des gens entonnent l'hymne national. Les portables sont braqués pour marquer ces moments. Là aussi, les Tunisiens s'expriment, donnent leurs avis, discutent. Les immeubles alentour sont pleins de monde sur les toits. Des manifestants sont dans certains balcons, agitant le drapeau national. Les policiers quadrillent les lieux sans intervenir. Mais, loin de cette ambiance, jusque là pacifique, l'atmosphère dans certains lieux, à l'extérieur du centre ville, est délétère. A Bab Alioua, On constate un attroupement menaçant d'individus devant le cimetière du Jellaz. Des personnes venues apparemment de Hay Ettadhamen pour conduire une victime des émeutes se rassemblent, on ne sait trop pourquoi. Une foule des deux sexes descend du quartier de Borj Ali Rayes, se dirigeant, apparemment, vers l'usine de la RNTA qui leur fait face. Une certaine panique est perceptible chez les passants. Notamment les femmes qui veulent rentrer, au plus vite, chez eux. Là aussi, les policiers anti-émeutes sont visibles. Ils restent, toutefois, loin des attroupements. Les mêmes types de rassemblements et de manifestations avec les mêmes types de slogans se sont produits un peut partout à travers toutes les régions du pays. A titre d'exemple, une marche à l'Ariana, près du supermarché de Magro, aurait dégénéré. Z.B.H.