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Afek Tounes : les raisons d'une scission
Publié dans Business News le 24 - 08 - 2011

Prévisible pour certains, totalement inattendue pour d'autres. La série de démissions annoncées, dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 août 2011, au sein du parti Afek Tounes n'a pas manqué de soulever plusieurs interrogations quant aux raisons.
Et la polémique n'a fait qu'amplifier devant le silence des principaux antagonistes. Aucun communiqué du parti, aucune déclaration officielle des démissionnaires. Tout est dans le off, comme pour laisser la porte entrouverte à un retour et on attend encore l'issue du conseil national réuni cet après-midi.
Que s'est-il réellement passé pour aller jusqu'à ce clash ?
Les médias ont toujours le dos rond. Chaque fois qu'une information ne plait pas à une entité, le média est accusé d'un parti-pris ou sa crédibilité est remise en doute.
Cette fois, et cela devient une coutume chez plusieurs partis, c'est Business News qui s'en est pris plein la gueule. L'information de la démission en cascade publiée en exclusivité un peu après minuit a déclenché un grand flux de visites, mais aussi de commentaires de militants de partis. Business News n'a aucun crédit, selon un militant d'Afek qui souligne que l'information est fausse et qu'il faut arrêter de croire aux ragots de couloir. Un autre renchérit en déclarant que notre journal soutient le Pôle démocratique moderniste.
Interrogé par nos confrères de Mosaïque, sur les ondes et en direct, Mustapha Mezghenni a confirmé sa démission. Faouzi Abderrahmane a nié être informé d'une quelconque démission. Pourtant, il est présenté comme étant le porte-parole alors que ce poste appartient à Emna Mnif. Il y a donc eu un changement officiel puisque M. Abderrahmane parle désormais au nom du parti sur les ondes de la première radio de Tunisie ! Quant au soutien au PDM qu'on nous impute, il est bon de rappeler (et nous le répéterons autant de fois qu'il le faut) que nous ne soutenons et ne soutiendrons aucun parti de quelque tendance que ce soit. Nous avons cependant nos idées et nous les défendrons.
En attendant un éclairage officiel et l'issue de la réunion du conseil national qui s'est tenue mardi en milieu d'après-midi, nous maintenons bien sûr nos informations. Mieux encore, nous les confirmons et apportons les raisons.
La crise d'Afek a commencé à naître avec l'arrivée de Yassine Ibrahim. L'arrivée de l'ancien ministre du Transport semble avoir dérangé quelques égos au sein du parti où il y a un peu trop de « vedettes ». Le « défaut » de Yassine Ibrahim, au regard de certains, est dans sa qualité : il n'arrête pas de bouger. Il n'a cessé, depuis le début du mois saint, de multiplier les dîners de rupture de jeûne dans les régions. Chaque soir, il est quelque part. Et cet « activisme » dérange ceux qui ne sont pas habitués au militantisme politique.
Il y a quelques semaines, est née l'idée d'une coalition avec le Pôle Démocratique Progressiste. Certains ont défendu l'idée, d'autres ne l'ont pas rejetée. Des calculs sont à faire. Des réunions ont eu lieu et il y aurait même eu un accord de principe. Emna Mnif a même donné sa parole, nous assure un proche du parti.
L'idée a cependant été rejetée par quelques autres membres, dont le président du parti, Mohamed Louzir et Neïla Charchour Hachicha. Pour expliquer ce rejet, c'est sans aucun doute que des calculs politiques aient été pris en considération. Une coalition avec le PDM signifie que les principales « vedettes » du parti risquent de ne plus figurer dans les têtes de listes aux prochaines élections.
Le bureau politique s'est alors réuni pour prendre sa décision, mais aucun consensus n'a pu être trouvé. Yassine Ibrahim a joué aux arbitres entre les deux parties (pour ne pas dire « camps ») et a tranché en faveur de Louzir et Hachicha. La parole donnée ? « On n'a jamais formellement annoncé qu'on allait appartenir au PDM », s'est défendu M. Ibrahim.
Face au blocage, et vu la parole donnée, on a réuni le week-end dernier un conseil national pour passer au vote. Résultat : il n'y aura pas d'adhésion au PDM !
Emna Mnif, très vite rejointe par une bonne quinzaine de militants et responsables d'Afek, a préféré claquer la porte. Elle a ses convictions, elle a ses principes, elle a sa vision. Elle a bien porté et défendu le parti dans les quatre coins du pays. Elle a supporté les « dégage » et les agressions. Elle annonce sa démission par mail au conseil.
Un responsable du parti, et en attendant le communiqué officiel, parlera diplomatiquement d'incompatibilité d'humeur. 24 heures plus tard, le communiqué n'est toujours pas envoyé aux médias et les portables des principaux acteurs sont éteints. Ils sont, en effet, réunis pour le conseil national dont on attend encore l'issue. Imbroglio ? Ça y ressemble. Mais vu que le conseil national est réuni, il y a toujours espoir pour que les démissionnaires reviennent sur leur décision et rejoignent de nouveau le parti.
Une chose est sûre, c'est que le parti ne pouvait pas continuer trop longtemps avec cette accumulation de petites susceptibilités individuelles et qu'il fallait un clash pour mettre les choses au point.
Quid de l'avenir ? Emna Mnif est quasiment partante pour le PDM, sauf coup de théâtre de dernière minute avec un changement d'avis au cours du conseil national. Elle n'a rien dit d'officiel, mais c'est ce qui se répète avec insistance (voire certitude) au sein du Pôle.
Quant à Afek Tounes, ils doivent faire face à une image (pas nécessairement juste) assez négative. Beaucoup les « accusent » d'être des anciens RCD. Ce que Mme Mnif a toujours démenti avec toute énergie.
Mais le vrai problème d'image ne réside pas en cela. Pour beaucoup, Afek Tounes est considéré comme étant un parti de cols blancs, d'une élite bourgeoise et francophone.
Sur Facebook, beaucoup de blagues circulent à ce propos. Il faudrait avoir un costume et une montre de grand luxe pour appartenir au parti, par exemple. Suite à la démission massive d'hier, le célèbre blogueur satirique Extravaganza a trouvé, à sa façon, les raisons de cette démission. Si certains ne voulaient pas aller vers le PDM, c'est parce que les cadres du PDM possèdent des Clio et ont du polyester dans leur costume. Chocking pour un Afek !
Comment, dès lors, gérer cette image et convaincre que ce parti est comme tous les autres ?
Mohamed Louzir est quasiment totalement absent du paysage médiatique. Commissaire aux comptes de son état, il n'est pas habitué à occuper les devants de la scène et a toujours laissé Emna Mnif et, à un degré moindre, Neïla Charchour, gérer l'image du parti. Position disputée âprement par Yassine Ibrahim depuis son arrivée. Et cela pose problème, car M. Ibrahim traine à lui seul une mauvaise image, si l'on exclut ses (nombreux) fans.
Les gens n'oublient pas et se remémorent encore les promesses fermes des membres du gouvernement de Béji Caïd Essebsi de ne pas avoir d'activités politiques. Promesse non tenue par Yassine Ibrahim qui a milité (discrètement) au sein d'Afek tout en étant ministre. Au ministère du Transport, il n'a pas laissé que de bons souvenirs et beaucoup d'observateurs lui reprochent sa gestion calamiteuse du dossier Tunisair et même de la CTN.
Avec ces départs en cascade et à moins que les démissionnaires ne reviennent sur leurs décisions (ce qui n'est pas improbable à la suite du conseil national), c'est une véritable crise qui s'annonce chez Afek.
Il ne sera pas le seul parti à subir une crise dans les prochains jours. Celui de Mohamed Jegham ou celui de Béchir Essid sont déjà passés par là et d'autres les suivront. La composition des listes électorales exige, en effet, beaucoup de doigté et de calculs et tout le monde cherche à être catapulté dans une liste. Plusieurs partis sont en train de subir des crises identiques à celle d'Afek. Et c'est là le véritable enjeu et, probablement, la source originelle, et non dite, des problèmes d'Afek.
Les grandes crises arriveront cependant au lendemain des élections où l'on verra exploser les alliances contre-nature qui se composent actuellement au sein des partis.
En bref, la crise que subit Afek n'est que logique dans la vie d'un parti fraîchement né. Il faudra des années pour que les choses se stabilisent et pour qu'un leader trouve toute sa légitimité dans sa famille. Les jeux ne font que commencer. Nizar Bahloul


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