La communauté tunisienne à l'étranger s'est mobilisée pour l'élection de l'Assemblée nationale constituante, les 20 et 21 octobre 2011, dans les différents pays. Dans la circonscription de France 1, on a enregistré 11.700 électeurs, alors que pour France 2, ce nombre s'est élevé à 23 mille, au cours des deux premiers jours du scrutin, alors qu'au Royaume d'Arabie saoudite, ils étaient plus de trois mille à aller voter. A ce sujet, Nabil Bafoune, membre de la commission des Tunisiens à l'étranger au sein de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), a expliqué, au cours d'une conférence de presse, que le scrutin à l'étranger se déroule normalement, surtout après le règlement par l'ISIE des difficultés rencontrées, dans certains bureaux de vote, notamment au Qatar, en Egypte, au Liban et en Algérie. Il a rappelé que la proclamation des résultats définitifs du suffrage à l'étranger se fera en même temps que pour celui à l'intérieur du pays. Pour sa part, le président de l'ISIE, Kamel Jendoubi, a fait part de son étonnement face aux déclarations du représentant du ministère des Affaires étrangères, vendredi, au cours de la rencontre périodique de la cellule d'information du Premier ministère avec les médias, concernant l'organisation du scrutin à l'étranger. Il a souligné que "l'ISIE est la seule partie organisatrice des différentes étapes des élections et qu'elle est la seule qui peut présenter des informations les concernant". Il a ajouté, dans ce contexte, que "le ministère n'avait pas apporté son aide à l'Instance dans le passé", affirmant qu'il "n'y a pas lieu, aujourd'hui, de s'immiscer dans le processus électoral et pour créer la confusion". M. Jendoubi a, en outre, indiqué que "les changements opérés par l'ISIE au niveau de certains membres des bureaux de vote, chaque fois qu'il y a un doute sur leur appartenance à un parti bien déterminé reflète son engagement total à consacrer le principe de la neutralité". Il a ajouté que de l'ISIE a eu, aussi, recours à des observateurs étrangers, conformément à la législation. Il a souligné que l'Instance va se faire aider par leurs rapports, autour des infractions détectées, pour l'évaluation de l'opération électorale. Il a, dans ce sens, rendu hommage aux différents intervenants dans le processus électoral, notamment les jeunes sans emploi, les avocats, les fonctionnaires. Il a insisté, à ce propos, sur la coopération du gouvernement de transition et de l'administration tunisienne avec l'ISIE, dans le processus électoral, afin que cette échéance soit couronnée de succès. Dans ce contexte, le président de l'ISIE considère que la réalisation d'un taux de participation de 60%, sera positif, par rapport à ce qui est enregistré dans des pays occidentaux, notamment l'Angleterre. Il a appelé, à cet effet, les différents organes d'information à aider à expliquer davantage comment voter. Sur un autre plan, M. Jendoubi a mis l'accent sur les difficultés rencontrées par l'Instance, depuis sa création, en particulier l'absence de base de données autour des électeurs, l'inexistence d'une administration électorale ou d'archives électorales, en Tunisie, depuis 1956, ainsi que les doutes émis au sujet de la crédibilité des membres de l'ISIE. TAP