La Ville de Westmount a publié, au début du mois de décembre 2011, un avis public dans l'espoir de vendre la propriété de Sakher El-Materi d'une valeur de 2,5 millions de dollars canadiens accrochée au flanc du mont Royal et qu'il avait payée comptant en 2008, selon le journal canadien La Presse. Mais, il avait toutefois omis de payer les taxes municipales. Sa dette envers la Ville de Westmount s'élevait à 16.000 dollars canadiens, d'où la décision d'une vente aux enchères, qui était prévue pour le 18 janvier. Cependant, un officier de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) s'est rendu à l'hôtel de ville de Westmount, mercredi 21 décembre 2011, pour rappeler aux responsables municipaux qu'ils commettraient une infraction en vendant la propriété. La ville a reconnu, alors, avoir commis une «erreur» en mettant aux enchères la luxueuse résidence : «C'est vraiment une erreur de notre part. On a enlevé la maison de notre liste de propriétés à vendre pour non-paiement de taxes. On respecte ce que la loi fédérale nous impose», a expliqué Duncan Campbell, directeur général de la Ville de Westmount. Au Canada, il n'y a pas que la Ville de Westmount qui le pourchasse. Il n'a jamais payé les taxes scolaires (6.000 dollars canadiens) ni les factures de Gaz Métro (2.000 dollars canadiens), pas plus que les travaux de rénovation de sa résidence dont le montant s'élève à 1,1 million de dollars canadiens, laissant un petit entrepreneur endetté jusqu'au cou, toujours selon la même source. Rappelons que Sakher el-Materi est visé par la Loi sur le blocage des biens des dirigeants étrangers corrompus, adoptée en mars par les députés canadiens. Tous ses avoirs au Canada sont gelés, pour être éventuellement restitués à la Tunisie. Et donc en vertu de cette loi, toute transaction touchant ses avoirs est proscrite et ceux qui l'enfreignent risquent jusqu'à cinq ans de prison. I.N.
