Une centaine de salafistes, munis de leurs drapeaux noirs, se sont rassemblés en début d'après-midi, devant la mosquée El Fath (avenue de la Liberté à Tunis), à la fin de la prière du vendredi. Ils ont commencé par scander divers slogans : «Allah Akbar» (Dieu est grand), «soutien à l'islam et condamnation du blasphème», «lâche Marzouki, on n'humilie pas l'Islam». Ensuite, ces protestataires se sont rangés pour faire une manifestation et se sont dirigés vers la Place de la République (Passage) en criant ces mêmes slogans. Ils ont été bloqués par les forces de l'ordre, mobilisés en grand nombre, au niveau de ladite Place, à une centaine de mètres. Les cadres des forces de sécurité ont essayé de négocier avec ces jeunes et de leur faire comprendre qu'une manifestation a besoin d'une autorisation préalable de la part des autorités compétentes. Les manifestants ne l'ont pas entendu de cette oreille, ce qui a poussé les forces de l'ordre à user de grenades lacrymogène. Ce fut aussi, en vain. Il a fallu donc que les forces de l'ordre dispersent les manifestants en usant de la force. Business News a essayé de comprendre les raisons de cette obstination de la part des manifestants. Sami, un jeune étudiant, trouve que c'est indécent que «des personnes prêchant le libertinage et le mariage gay, et ignorant les thèses islamiques, voire l'Islam en soi, veuillent délimiter à ce peuple ce qu'il doit entendre, ou ne pas entendre». Le comble, pour ce jeune, est que «le président de la République les défend !». En lui répliquant que «le président a juste condamné la circoncision des femmes», Sami nous a déversé un flot d'injures, «presse violette, benaliste», etc.