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Jebali vs Caïd Essebsi, l'ambition d'un nouveau promu et la lucidité d'un vieux routier
Publié dans Business News le 09 - 03 - 2012

Les relations du gouvernement avec l'UGTT et les médias traduisent une allergie évidente des nouveaux gouvernants à la critique. Les rapports entre ces trois importantes composantes de la scène politique apparaissent sous haute tension, frôlant l'affrontement, malgré les tentatives d'apaisement et quelques évaluations, ramenant cette «vivacité» au contexte «révolutionnaire».
Pourtant, il n'échappe à personne que cette situation impose d'inévitables questions sur le profil des gouvernants, leur stratégie de communication et leur gestion des manœuvres politique qu'impose l'étape, ainsi que leurs capacités à prendre en charge ce pays en gestation. Les observateurs constatent, en effet, que cette tension n'a pas été observée avec le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, qui a affronté, lui aussi, une situation politique et socioéconomique similaire, voire plus chaotique que celle par laquelle passe actuellement notre pays.
Dans un souci d'évaluation, nous avons entrepris une comparaison entre l'ex-Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, et l'actuel Chef du gouvernement, Hamadi Jebali, pour voir l'impact des différences de profil entre ces deux hommes clés sur l'évolution du pays, en cette phase déterminante pour le succès de notre transition démocratique, entamée le 14 janvier 2011.
Pour cette évaluation, il est nécessaire de réagir par rapport aux priorités de la transition en Tunisie, suivant trois critères fondamentaux : Visibilité, célérité et efficacité.
Béji Caïd Essebsi a été nommé le 27 février 2011 au poste de Premier ministre. Le 4 mars, il a officialisé l'abandon de la Constitution du 1er juin 1959, annoncé que les ministres de son gouvernement n'auront pas le droit de se présenter aux élections de la Constituante, déclaré que Ben Ali et ses sbires seront jugés pour leurs crimes et promis de faire le nécessaire pour la tenue d'élections libres en Tunisie, le 24 juillet 2011 (date annoncée auparavant par Foued Mebazaâ). Le 7 mars, il a publié la composition de son gouvernement, formé de 22 ministres et de neuf secrétaires d'Etat.
Le 8 juin, Béji Caïd Essebsi a annoncé le report des élections du 24 juillet au 23 octobre, suite à la proposition de l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), estimant que la Tunisie «donnera la preuve au monde entier qu'elle est apte à organiser des élections crédibles et à instaurer un processus démocratique réussi» et qu'elle donnera la preuve «qu'un Etat musulman est capable de construire une démocratie et que la religion islamique n'est nullement en contradiction avec les valeurs et les principes de démocratie».
Le 26 décembre 2011, comme promis, Béji Caïd Essebsi a remis le pouvoir au gouvernement issu de la Constituante élue le 23 octobre. Il était disposé à le faire avant cette date (deux mois après les élections). Mais, des complications au niveau de l'adoption de l'organisation provisoire du nouveau pouvoir a fait reculer cette échéance.
Telle est la première évaluation de l'action de Béji Caïd Essebsi. Qu'en est-il du Chef du gouvernement élu, Hamadi Jebali ?
Hamadi Jebali a été pressenti pour diriger le gouvernement le soir même de l'annonce de la victoire du parti Ennahdha aux élections du 23 octobre. C'est ce que l'on chuchotait aux journalistes étrangers, via le bureau de communication du mouvement, avant de leur proposer d'interviewer Jebali, à la place de Rached Ghannouchi.
Il a été officiellement nommé Chef du gouvernement le 14 décembre 2011 par le président Moncef Marzouki. Jebali a officiellement pris ses fonctions le 26 décembre 2011, soit plus de deux mois après les élections. Son gouvernement est composé de 41 membres (25 ministres, quatre ministres-délégués et 12 secrétaires d'Etat). Il s'agit d'une Troïka composée du parti Ennahdha, du CPR, d'Ettakatol, ainsi que de quelques indépendants.
Hamadi Jebali a certes proposé aux autres partis politiques de faire partie de ce gouvernement d'union nationale. Les partis de l'actuelle opposition ont refusé et fait une contre-proposition de gouvernement de technocrates avec une feuille de route décidée par la Constituante. L'opposition a également proposé de recourir à une équipe réduite de vingt ministres. Ce désaccord sur le mode de la gouvernance a fait que l'équipe de Jebali s'est limitée à la Troïka.
Son discours d'investiture, prononcé le 24 décembre devant la Constituante, était très général. Les observateurs lui ont reproché l'absence de programme, de données chiffrées et de mesures urgentes pour les cent premiers jours du nouveau gouvernement. Sa réponse fut qu'il s'agit «d'un discours d'intention et que son gouvernement travaillera sur une Loi de finances complémentaire, qui entrera en application à partir du 2ème trimestre 2012».
Cet aspect général a par ailleurs pesé sur ses réponses par rapport aux requêtes des contestataires de tous bords. Le tableau de bord de son gouvernement n'est pas précis alors que le peuple s'impatiente de voir se réaliser les objectifs de sa révolution. En plus, son parti, ainsi que les partis alliés, ont fait de nombreuses promesses électorales, dont le programme du gouvernement doit tenir compte. Mais, a-t-il les moyens d'un programme aussi prometteur?
Cette situation a fait que Hamadi Jebali n'est pas encore parvenu à proposer à la Constituante le projet de la Loi de finances complémentaire, qu'il espère contribuer à réduire le chômage, la pauvreté et le déséquilibre régional. Le chef du gouvernement promet de dire la vérité au peuple mais il hésite apparemment sur les moyens de dire cette vérité. Comment va-t-il justifier les retards dans l'exécution des promesses?
Revenons un peu à Béji Caïd Essebsi pour voir s'il n'a pas, lui aussi, été confronté aux mêmes difficultés. Le défilement des événements montre que les questions de la sécurité et de l'établissement de l'autorité de l'Etat, étaient les principaux défis du Premier ministre du gouvernement de transition, au point que les médias l'ont souvent attaqué sur ce dernier point, y voyant une nouvelle dictature se préparer.
Pour ce qui est des programmes de développement, Béji Caïd Essebsi était dans un dilemme entre les attentes du peuple de voir des réalisations et les critiques de toute la classe politique qui lui limite sa mission à la préparation des élections. Laquelle classe politique soutenait les sit-in des chômeurs à la recherche de travail, des employés demandant l'amélioration de leur situation et des citoyens réclamant plus d'intérêt de la part des structures de l'Etat.
Le plus grand incident vécu par Caïd Essebsi fut la manifestation le 15 juillet des forces de l'ordre à la Kasbah, demandant la révocation du gouvernement. Il a prononcé le soir même un discours qualifiant de «singes» 3 % des membres de la Garde nationale et demandant d'organiser l'action syndicale de ces corps, loin de toute pression sur l'Etat qu'ils représentent.
Donc, les deux hommes se sont retrouvés face à la même situation instable. Qu'est ce qui fait la différence ?
Il a été cité au départ que BCE a convenu que les membres de son gouvernement ne participeraient pas aux élections, ce qui n'est pas le cas pour Jebali et son gouvernement. Les premiers n'étaient donc tenus que de faire de leur mieux, selon les possibilités dont ils disposent. Alors que les autres ont fait des promesses électorales et le peuple veut voir se réaliser ces promesses.
Un autre argument aurait aidé Caïd Essebsi à se sentir plus à l'aise, même dans les crises, c'est son détachement par rapport à toute la classe politique. Alors que Hamadi Jebali appartient à un parti politique, dont les positions et les pratiques des partisans l'engagent. Ceci est loin d'être un cadeau pour un gouvernement qui veut servir les intérêts de tout le peuple, toutes tendances politiques confondues.
Par ailleurs, certains avancent l'argument de l'inexpérience de Hamadi Jebali à assumer un tel poste. Or, les observateurs répondent qu'il aurait pu, lui et son parti, opter pour un gouvernement de technocrates, qui gouverne à la carte, et ne pas, accourir à la gouvernance dans cette phase difficile.
Enfin, on ne manquera pas de noter leurs relations tendues avec les médias. Le gouvernement Caïd Essebsi n'a pas été ménagé par les journalistes, loin s'en faut. On se rappelle cet échange entre le Premier ministre et la journaliste du 20-Heures d'Al Wataniya, les critiques virulentes contre Habib Essid, Yassine Ibrahim, Mehdi Houas…
Malgré cela, le gouvernement Caïd Essebsi n'a jamais attaqué les médias et n'a jamais écarté les journalistes « insolents » des conférences de presse et des rencontres périodiques. Son directeur de la communication, Moez Sinaoui, a toujours fait preuve de courtoisie à l'égard des journalistes dont un certain nombre a rencontré, dès les premiers jours, le Premier ministre lors d'un déjeuner.
A l'opposé totalement du gouvernement Jebali dont les ministres se relaient pour dénigrer le traitement médiatique. La présidence écarte les journaux « hostiles » et certains ministres ne se donnent même pas la peine de répondre aux doléances des journalistes.
Quant au chargé de la communication, il tarde encore à se manifester auprès de plusieurs titres.
Pour conclure, il s'agit apparemment d'une comparaison entre un vieux routier de la politique que le Président Obama a salué le 7 octobre dernier à la Maison blanche, comme étant le symbole de la Tunisie «le tout premier pays de l'Afrique du Nord et du monde arabe à avoir entamé cette transformation extraordinaire que nous appelons le printemps arabe» et un grand militant partisan, promu chef d'un gouvernement élu mais ne disposant pas de moyens pour réaliser les promesses faites aux électeurs.


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