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Emplois fictifs dans l'administration: vrai ménage ou poudre aux yeux ?
Publié dans Business News le 06 - 06 - 2012

Les fonctionnaires des différentes administrations, à commencer par ceux de Tunisair, n'en revenaient pas après l'annonce de l'arrestation de trois anciens PDG de la compagnie aérienne dans une affaire d'emplois fictifs.
Cette affaire d'emplois fictifs embarrasse plusieurs responsables de l'administration publique, qui pourraient être impliqués dans ce type d'écarts, très répandu sous Ben Ali.
Les emplois fictifs dans l'administration existent encore cependant, sans que leurs auteurs ne soient dérangés pour autant.
Mohamed Abbou, ministre de la Réforme administrative, aura-t-il le courage d'aller jusqu'au bout de son chantier ? En déposant une plainte contre les anciens PDG de Tunisair, il met le doigt sur une pratique courante dans différentes administrations qui payaient des salaires à des fonctionnaires fictifs mis à la disposition du RCD ou ayant des liens de parenté avec l'ancien président. Ira-t-il plus loin en « osant » toucher ceux qui exercent encore ?
Concernant Tunisair, il s'agit de trois emplois octroyés à des parents de Ben Ali au sein de la compagnie aérienne en Allemagne, en France et en Suisse. Ces « employés » recevaient donc des salaires sans occuper leur poste.
De par leurs fonctions, les PDG sont responsables de ces écarts, certes, mais sont-ils pour autant coupables, sachant qu'il était impensable, à cette époque, de dire non à ce type de requêtes ? Sachant également qu'ils n'ont ni la latitude, ni la possibilité de vérifier la présence réelle de leurs employés dans une compagnie qui compte 7000 salariés. Le hic, c'est que la responsabilité ne s'arrête pas aux PDG, mais s'élargit aux chefs de service et supérieurs hiérarchiques. Jusque là, une bonne dizaine de personnes est impliquée dans l'affaire (on compte 5 arrestations au moins) et on a déjà convoqué les directeurs des succursales à l'étranger.
Depuis hier, les salariés de Tunisair et de différentes administrations publiques ne parlent plus que de cela et s'interrogent sur le poids réel de leur responsabilité. Ils se demandent s'il est possible de faire porter le chapeau à des responsables qui ne sont pas censés suivre la fiche de pointage de chacun des salariés. Où donc va s'arrêter le curseur de la responsabilité ? Et comment continuer à travailler dans ces conditions ?
Chez les juristes, on se pose également des questions sur cette affaire qui remonte à plus de dix ans et pour laquelle il y a donc prescription, comme le stipule le code pénal. Ils s'interrogent, également, pourquoi cette arrestation alors que les prévenus n'ont pas commis de crime ou de détournements à leur profit et ne présentent aucun danger public ou risque de fuite à l'étranger.
Tous portent espoir que le juge d'instruction chargé du dossier relâche ces PDG suite à l'audience prévue vendredi 8 juin. Cela dit, légalement parlant, ils sont fautifs et devaient (selon la loi) dire non à Ben Ali ! Le risque pénal remonte jusqu'à dix ans de prison, mais ils peuvent être relaxés. Tout dépendra donc du degré de clémence et d'appréciation du juge des circonstances atténuantes, puisque ces hauts responsables agissaient sous une dictature et n'avaient bénéficié d'aucun profit personnel.
Au-delà de cette arrestation abracadabrantesque, il y a lieu de se demander si l'assainissement concernera seulement les anciens ou s'élargira aux nouveaux, puisque des « emplois fictifs », on continue à en voir.
S'il ne fait aucun calcul politique et qu'il agit en véritable réformateur comme il le répète, Mohamed Abbou a du pain sur la planche en matière d'emplois fictifs ou de dilapidation de l'argent public.
A commencer par la présidence de la République où la gestion des véhicules serait calamiteuse et où un conseiller, Samir Ben Amor en l'occurrence, aurait prêté une voiture de la présidence à l'un de ses proches. M. Abbou aurait ordonné une enquête administrative, on attend encore la suite. Mais on ignore ce qui a été pris comme sanctions à l'encontre du conseiller.
Tout comme on ignore comment l'affaire du frère de Imed Daïmi, autre conseiller du président, est passée sous silence. Une affaire où sont engagées de grosses sommes d'argent au profit de l'association que dirige ce frère qui a signé l'accord avec une association de bienfaisance qatarie dans les bureaux mêmes de la présidence du gouvernement et sous sa bénédiction.
Mais là où il y a véritablement dilapidation de l'argent public et aucune vérification sur la présence réelle des « salariés », c'est à l'Assemblée nationale constituante.
Ces élus, moujahidines comme les a qualifiés leur chef, ne sont pas toujours présents, ni aux commissions, ni aux plénières. Légalement, ils ne sont pas tenus de faire preuve de présence quotidienne, mais comment sont-ils contrôlés ? Mystère total pour des « salariés » qui touchent 4300 dinars par mois et qui échappent totalement au contrôle de la réforme administrative.
Dans différents ministères, on enregistre des cas où les fonctionnaires n'ont pas regagné leurs postes depuis des mois, mais continuent pourtant de recevoir des salaires.
Le meilleur exemple est celui du ministère de l'Intérieur pour les gradés « limogés » par Farhat Rajhi.
A la Télévision tunisienne, et dans certains médias publics, de pareils cas seraient légion.
Autre cas évoqué dans les ministères, ces hauts cadres mis au frigo depuis l'arrivée d'Ennahdha parce qu'ils ont refusé de cautionner certaines décisions administratives qu'ils ont jugées aberrantes ou illégales. Ces hauts cadres continuent à recevoir leur rémunération sans aucune production en contrepartie.
Bref, il y a de nombreux cas beaucoup plus graves et plus importants qui demeurent ignorés par M. Abbou, lequel préfère chercher dans le passé plutôt que de fouiller dans le présent afin de préparer l'avenir.
Pourquoi alors le ministre a-t-il déposé une plainte pour le dossier de Tunisair (malgré la prescription, malgré l'absence de responsabilité directe avérée et bien que certains d'entre eux soient à la retraite depuis longtemps) et non dans le reste ?
Certains observateurs n'hésitent pas à accuser M. Abbou de chercher à régler des comptes.
D'autres évoquent son agenda électoral accusant le ministre de faire du populisme pour se faire remarquer et que l'on dise qu'il est en train d'épurer l'administration publique.
Quoi qu'il en soit, le message envoyé par l'arrestation de ces trois PDG est loin d'être positif et inquiète aussi bien les fonctionnaires que les observateurs.
A Tunisair, et ailleurs, il y a des dossiers nettement plus importants et plus compromettants qu'une simple histoire de trois emplois fictifs de la famille de Ben Ali dont le préjudice matériel est de loin inférieur aux véritables dilapidations de l'argent public.
Afin de ne pas donner cette impression négative, Mohamed Abbou enverrait un meilleur et excellent signal en s'occupant des gros dossiers et des véritables « gros bonnets » qui ont coûté des centaines de millions de dinars, voire des milliards de dinars, à la Tunisie.
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